"Le tribunal administratif a considéré que le projet ne répondait pas à une raison impérative d'intérêt public majeur et que la démolition n'entraînait pas d'atteinte excessive à l'intérêt général", a estimé le ministère de la Transition écologique, dans un document daté du 7 juin cité par la députée Jacqueline Dubois (LREM).
L'Etat a jusqu'au dimanche 9 juin pour faire appel. Le tribunal administratif de Bordeaux avait estimé il y a un mois que le projet porté par le département de la Dordogne ne répondait pas à "une raison impérative d'intérêt public présentant un caractère majeur".
Le tribunal avait enjoint le département à "procéder à la démolition des éléments de construction" déjà réalisés sur le chantier démarré début 2018, avec notamment la réalisation de deux piles de pont. Il avait également demandé "la remise en état des lieux".
Ce projet de plus de 32 millions d'euros, une déviation de 3,2 km autour du village de Beynac-et-Cazenac, comprenant aussi deux ponts et un pont-rail, dans une vallée touristique parsemée de châteaux, est principalement porté par le président du département, Germinal Peiro (PS), qui a fait chiffrer la démolition et la remise en état du site à 36 millions d'euros.
"Ca ne change rien à la position du département. On a fait appel hier du jugement devant la cour d'appel administrative de Bordeaux et demandé un sursis d'exécution pour ce qui concerne la partie de la démolition", a-t-il déclaré, précisant qu'il n'avait reçu aucun document officiel du ministère concernant sa décision de ne pas faire appel.
Ce dossier du contournement de Beynac, qui date de plus de 30 ans, est réapparu dans les années 2000, cristallisant les oppositions de défenseurs de l'environnement et du patrimoine, parmi lesquels Stéphane Bern et des élus locaux.
"Alors que la prudence prévaut lorsque des recours sont engagés dans un projet privé, nous ne pouvons que regretter qu'elle n'ait pas été la règle pour une dépense publique d'une telle envergure sur des fonds départementaux", a réagi la députée de Dordogne Jacqueline Dubois. "N'était-il pas inconséquent de commencer le chantier et le mener à marche forcée alors que les recours n'étaient pas encore épuisés?", a-t-elle poursuivi.