"Pour pouvoir porter efficacement la lutte sur le terrain, la ZAD a d'abord besoin d'un socle solide. Cela correspond premièrement en un lieu, qui permette à la fois de recevoir les zadistes qui viennent renforcer notre action, de vivre durablement en bonne relation avec les villageois qui accompagnent la lutte, et qui permettent d'organiser la résistance en toute sécurité", expliquent les membres de la "ZAD du Moulin".
Débattu depuis 40 ans, le contournement autoroutier de Strasbourg par l'ouest a fait l'objet de nombreuses contestations liées à ses conséquences environnementales et à l'opposition de riverains. Elles ont culminé avec l'installation d'une ZAD à Kolbsheim (Bas-Rhin), où se trouvera un viaduc de l'autoroute.
Cette ZAD a été évacuée par les forces de l'ordre en septembre 2018, entraînant depuis un net affaiblissement de la contestation."Il n'y a aucune résignation. Il reste des personnes d'horizons différents prêtes à se mobiliser", insistent les auteurs du communiqué, une quinzaine à une vingtaine de personnes. Ils soulignent qu'il "reste des jugements de fond au tribunal qui, ailleurs, ont déjà arrêté des travaux (autoroute du littoral à La Réunion, contournement de Beynac...)".
Le chantier de cette rocade autoroutière à péage de 24 km autour de Strasbourg a débuté à l'automne 2018, pour une mise en service prévue fin 2021. Contestée par les écologistes, la nouvelle autoroute doit permettre de capter le trafic de transit et diminuer ainsi la circulation et la pollution à l'intérieur de l'agglomération, selon la communauté urbaine de Strasbourg.
Parallèlement à cet appel des "zadistes", le collectif "GCO Non Merci" (pour Grand Contournement Ouest) envisage la tenue d'une assemblée générale à la fin de l'été pour préparer les actions de l'automne, selon Michael Kruger, membre actif du collectif.
"Pendant un temps, l'opposition correspondait à bloquer les machines, etc. Aujourd'hui, c'est plus essayer de suivre le chantier et arriver à trouver des failles, des actions qui ne respectent pas la législation. Il y a de grosses surveillances des quantités d'eau qui sont pompées et du passage des camions", a-t-il expliqué à l'AFP, tout en soulignant que "le collectif continue à demander l'arrêt du chantier".