"Diriger c'est faire des choix, donc on a fait des choix", a affirmé M. Denormandie, interrogé sur la radio BFM Business. "La conséquence de ça, c'est d'assumer que la maison individuelle en périphérie (des villes), son chiffre de construction diminue", a-t-il ajouté. "Moi, je l'assume.
"Depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, le gouvernement a réduit ou compte supprimer certaines aides à la propriété, en particulier le prêt à taux zéro, dans les zones les moins "tendues", pour beaucoup rurales et en périphérie des villes, qui correspondent largement au marché des maisons individuelles.
Cette politique est largement tenue pour responsable par les entreprises et les économistes d'un fort déclin de la construction de maisons depuis l'an dernier. "Il y a des maisons individuelles qui naissent du fait de dispositifs fiscaux que l'Etat avait créés et qui avait une conséquence, c'était que le centre ville périclitait", a détaillé M. Denormandie.
"Tout le monde allait vers ces nouvelles maisons individuelles.""Ca, ce n'est pas la société qu'on souhaite", a-t-il ajouté. "Dans toutes ces villes (...), on va plutôt aller revitaliser l'intérieur, parce qu'on ne veut pas de logements vacants ou de logements qui se paupérisent à l'intérieur.""Evidemment, vous avez une diminution de la construction des maisons individuelles", a-t-il insisté.
Pour autant, M. Denormandie, qui met depuis un an l'accent sur des incitations à la rénovation des logements avec notamment un dispositif fiscal dédié dans plus de 200 villes moyennes, a refusé de se satisfaire du déclin plus général de la construction de logements. Celui-ci dépasse la question des maisons puisqu'il concerne aussi les logements collectifs et les raisons en sont plus complexes, les promoteurs évoquant notamment la timidité des élus à octroyer des permis de construire à l'approche des municipales de 2020.
"Il nous faut construire davantage dans certains endroits, je vous le confesse bien volontiers", a reconnu M. Denormandie, comptant sur les effets de la loi logement adoptée l'an dernier mais excluant l'idée d'une "recette miracle" ou d'une "baguette magique".