Le canal, long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), doit faciliter le transport de marchandises entre les pays du Benelux et la région parisienne, et décharger l'autoroute A1. Son coût total est évalué à 5 milliards d'euros.
D'une part, "une contribution budgétaire de l'Etat de 1,1 milliard d'euros sera versée à la société du Canal Seine-Nord Europe par l'Agence de financement des infrastructures de transport (AFITF)", ont indiqué le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari.
"Un amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2020 sera présenté au Parlement pour la mobilisation de (ces) ressources additionnelles" indique le communiqué. L'apport de l'Etat sera complété par une contribution du même montant de la part des collectivités territoriales des Hauts-de-France, de l'Oise, du Pas-de-Calais, du Nord, de la Somme et de l'Ile-de-France, "qui pourra le cas échéant être financée au moyen d'un emprunt".
L'Union européenne doit pour sa part apporter 2 milliards d'euros, "au titre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE)", selon Bercy. Bruxelles s'était engagé à financer l'ouvrage "à hauteur de 50% du montant des études et de 40% du montant des travaux", selon le gouvernement.
S'agissant du reste à financer - c'est-à-dire entre 700 et 900 millions d'euros, précise Bercy -, "l'Etat aidera à la mise en place de ressources à assiette locale pour financer la contribution d'équilibre, dont le montant sera garanti par les collectivités", ont ajouté les deux ministres.
Le projet d'origine, conçu comme un partenariat public-privé d'un montant évalué à 7 milliards d'euros, avait été abandonné et revu à la baisse à 5 milliards d'euros, avec un financement cette fois 100% public. Mis de côté par le gouvernement à son arrivée aux affaires en 2017, il a été relancé l'année d'après, sous la pression notamment du président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand.