"L'Etat nous a fait progresser pour rendre une copie exemplaire", a déclaré Vianney Mulliez, président de Ceetrus, la filiale immobilière d'Auchan, dans un entretien aux Echos. "Mais il est vrai que, depuis l'été, nous avons senti que ce soutien a tiédi à mesure qu'est monté le débat sur l'artificialisation des terres.
"Europacity, porté à parts égales par Ceetrus et le groupe chinois Wanda, est un projet à l'ampleur sans précédent en France depuis Disneyland Paris : il vise à implanter d'ici à 2027 un grand complexe de commerces et de loisirs dans le Val-d'Oise, à quelques dizaines de kilomètres de Paris.
Le projet est largement soutenu par les élus locaux mais suscite depuis des années une opposition multiforme, qui va d'organisations écologistes à des associations de commerçants. Ces contestations ont régulièrement été portées devant la justice administrative, parfois avec succès, ralentissant la réalisation du projet.
De son côté, l'Etat est resté discret sur le sujet même si, depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, certains membres du gouvernement ont exprimé leurs réticences comme Nicolas Hulot et Benjamin Griveaux, qui ont depuis tous deux quitté l'exécutif.
"La balle est dans le camp d'Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique, et du gouvernement", a prévenu M. Mulliez, appelant l'exécutif à faire "preuve de courage politique". "S'il devait renoncer, cela poserait une nouvelle fois la question de la parole de l'Etat, notamment vis-à-vis des grands investisseurs internationaux", a-t-il poursuivi.
"Il ne faut pas qu'une instrumentalisation politique d'activistes écologistes conduise à oublier ceux qui vivent dans ce territoire."A ce titre, le président de Ceetrus a mis l'accent sur les volets environnementaux du projet, dont la plantation d'arbres et l'introduction d'espèces animales sur le site d'aménagement.
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Enfin soyons sérieux. L'Etat sera courageux s'il interdit ce projet qui est complètement dépassé et qui ne sert que des intérêts bassement économiques.