En nommant l'ancien chef d'état-major des armées pour piloter la reconstruction en 5 ans de la cathédrale détruite en avril, le président Emmanuel Macron a misé sur un homme qui ferait avancer avec la détermination d'un chef de guerre ce chantier d'une extrême complexité, notamment en raison de sa brièveté.
"Les 5 ans, on les obtiendra par la rigueur du chantier, le choix des bonnes expertises", a récemment assuré Jean-Louis Georgelin lors d'une audition à l'Assemblée nationale durant laquelle il avait aussi vertement tancé l'architecte en chef de la cathédrale en lui demandant de ne plus s'exprimer sur la question d'une reconstruction à l'identique ou non de la flèche.
Deux décrets complémentaires devaient confirmer les nominations du général Georgelin comme président-directeur général et de Philippe Jost comme directeur-général adjoint. L'ex-chef d'Etat-major, jusqu'ici "préfigurateur" de l'établissement, a pu procéder au choix de l'équipe d'une quarantaine de personnes qu'il dirigera.
Selon Jérémie Patrier-Leitus, en charge de la communication, la médiation culturelle et la gestion du mécénat, le général va présenter "sa méthode et ses priorités immédiates dans la conduite du chantier". "Le conseil d'administration étudiera ensuite les délibérations d'usage d'un établissement public qui fonctionnera selon les mêmes règles que tous les autres", a-t-il précisé.Cette première réunion se tiendra à la base-vie près de la cathédrale.
Le décret d'installation, signé par le Premier ministre Edouard Philippe, définit les conditions de nomination de ses dirigeants, leurs attributions ainsi que les compétences de son conseil d'administration. Celui-ci comprend, outre le général Georgelin, douze membres : six représentant l'Etat dont le préfet d'Ile-de-France, la maire de Paris (ou son représentant), l'archevêque de Paris (ou son représentant) et trois "personnalités qualifiées, françaises ou étrangères" dont les nominations étaient attendues, et enfin un représentant des personnels.
Parmi ses tâches, la définition d'"un projet scientifique et culturel assurant la mise en valeur du chantier, y compris dans sa dimension internationale, et des savoir-faire nécessaires pour la conduite des opérations". L'établissement public pourra "se voir confier l'aménagement de l'environnement immédiat de la cathédrale, dans le cadre d'une convention conclue avec la Ville de Paris".
Il devra aussi s'assurer de la "traçabilité du montant des fonds recueillis, de leur provenance, de leur affectation et de leur consommation". Il est par ailleurs "soumis au contrôle scientifique et technique de l'Etat prévu par le code du patrimoine", souligne le décret, alors que beaucoup se sont inquiétés des dérogations prévues par la loi Notre-Dame.
Cette loi, approuvée fin juillet, avait pour but d'accélérer les procédures administratives grâce à des dérogations, afin de mener la restauration en l'espace de cinq ans. Mais les députés et les sénateurs avaient encadré strictement ces dérogations. Pour la diffusion des connaissances relatives à ce joyau de l'art gothique, l'établissement devra "nouer les contacts utiles avec les milieux scientifiques, artistiques, du patrimoine et de l'architecture en France et à l'étranger".
Un conseil scientifique, un comité d'établissement, un comité des donateurs seront institués. Le général Georgelin dispose de larges pouvoirs: préparer le budget, coordonner recettes et dépenses, conclure contrats et marchés publics, diriger le personnel, organiser des réunions d'information avec les commerçants et les riverains. Il devra établir le rapport annuel d'activité et le soumettre pour approbation au conseil d'administration puis le communiquer au ministre de la Culture. Ce rapport sera rendu public.
Proposition : refaire le plus possible à l'identique mais avec du bois collé. Avantages : construction facile dans l'atelier, utilisation des mêmes matériaux, reconstruction économique, respect de la tradition.
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