EDF explique ce retard par des "raisons tant structurelles que conjoncturelles". Résultat : le coût estimé de la construction a doublé depuis le lancement et passera ainsi de 3,3 Mds d'euros à 6 Mds d'euros.
Selon EDF, Flamanville 3 demeure "la première centrale nucléaire construite en France depuis 15 ans" et constitue également "le premier EPR". En termes de maîtrise industrielle, EDF a également dû revoir son appréciation de l'ampleur des travaux à mener, notamment en matière de génie civil (ferraillage, platine nettement supérieure à l'estimation initiale...).
« Nous sommes confrontés à des exigences exceptionnelles sur ce grand chantier et nous avons dû reconstituer un tissu industriel adapté nous permettant de mener ce projet ambitieux. C'est ce qui nous conduit à instaurer dès aujourd'hui une nouvelle organisation du chantier » ont indiqué Hervé Machenaud, Directeur Exécutif Groupe en charge de la Production et de l'Ingénierie d'EDF et Philippe Bonnave, Directeur général délégué de Bouygues Construction.
Par ailleurs, "deux accidents graves ont ralenti le chantier notamment au premier semestre 2011," précise EDF dans un communiqué. Et d'ajouter : "les analyses complètes menées dans le cadre des audits d'évaluation de sûreté post-Fukushima seront soumises à l'Autorité de Sûreté Nucléaire en septembre prochain."
« La réussite de l'EPR Flamanville est un enjeu majeur pour le savoir-faire de l'industrie nucléaire. Nous allons continuer à travailler sur le retour d'expérience des premiers chantiers EPR afin d'en faire bénéficier les futures constructions dans le monde » ont déclaré Hervé Machenaud Directeur Exécutif Groupe chez EDF et Claude Jaouen, Directeur des activités Réacteurs et Services d'Areva.
De son côté, France Nature Environnement (FNE), qui regroupe près de 3000 associations de protection de l'environnement, pointe du doigt une facture de plus en plus salée. Selon l’association, EDF oublie, dans sa communication, « de préciser que le coût annoncé ne prend pas en compte l'assurance, l'élimination des déchets et le démantèlement. »
Pour elle, cette "technologie ancienne mobilise des fonds publics considérables au détriment des énergies renouvelables et des mesures en faveur des économies d’énergie."
Et de conclure, "cet investissement est d'autant plus regrettable que son bénéfice en ce qui concerne la création d'emplois est très faible, qu'il va produire une électricité dont on a pas besoin et que cette électricité coûtera de plus en plus plus chère, contrairement à celle produite par les énergies renouvelables."
Source : batirama.com