Comment enlever les déchets de chantier de construction des maisons neuves ?

Comment enlever les déchets de chantier de construction des maisons neuves ?

Evacuer et bien gérer les déchets de chantier de construction des maisons neuves est une contrainte pour les constructeurs et les artisans. Un nouveau service apporte une solution interessante pour les professionnels.




La construction d'une maison neuve génère plusieurs types de déchets qui dépendent du mode constructif : terre plein ou plancher avec hourdis, maison maçonnée ou structure en bois, type de chauffage / climatisation / production d'eau chaude, etc.

 

Si l'on tient compte de toutes ces possibilités, les déchets pouvant être produits sont les suivants : maçonnerie, charpente et couverture, enduits et finitions extérieures, plaques de plâtre, chauffage, plomberie et électricité, carrelage, autres revêtements de sol et peinture.

 

Dans cette perspective, un nouvel acteur, Geode environnement, propose d'effectuer plusieurs enlèvements de déchets, 5 à 7, qui correspondent aux phases de chantier et aux matières produites en tant que déchets.

 

 

A la fin d'un coulage de plancher comprenant des hourdis en polystyrène, les chutes remplissent un big bag et quelques morceaux de hourdis passent de main en main.

 

Une succession de gisements

 

Chacune des phases des travaux produit des familles de déchets différents :

 

  • des mousses isolantes et des éléments en plastiques, voire des éléments maçonnés pour le gros oeuvre ;

 

  • un peu de bois, de tuiles et d’accessoires de couverture coupés à la bonne dimension (métaux et plastiques) ;

 

  • des sacs d’emballage pour les enduits extérieurs ;

 

  • pour les plaques de plâtre, des chutes de découpe, éventuellement en doublage isolant, des rails et des poteaux en acier galvanisé, et quelques pots ou sacs d’enduit ;

 

  • pour les équipements, beaucoup de cartons d’emballage, des cales en PSE et des films plastiques de protection ;

 

  • pour le carrelage, des chutes de carreaux, un peu de carton et des pots de colle à carrelage ;

 

  • pour les finitions, des chutes de découpe, des pots de peinture et des emballages.

 

Stéphane Leroy est concessionnaire de Geode environnement pour les deux départements de l’Aisne et de la Marne. La majorité des déchets collectés est reprise par des déchèteries professionnelles. Aux environs de Reims, il s’agit de C’mater à Courcy.

 

Pour améliorer le rendement financier des déchets collectés, Stéphane Leroy regroupe certaines matières vers deux collecteurs spécialisés. L'un reprend les cartons à 50 € HT/t et les plastiques à 80 € HT/t. L'autre reprend les palettes et le bois A afin de produire des pellets.

 

 

Dans la déchèterie professionnelle, le contenu de la benne est versé dans une aire spécifique qui approvisionne une ligne de tri. Ici, le contenu déposé ne pèse que 200 kg. ©KD

 

Chaque professionnel y trouve son compte

 

Le concessionnaire Geode environnement dispose généralement un support spécifique en acier ou en bois qui permet de fixer trois ou quatre big bags. Ces big bags réceptionnent les différents déchets au fur et à mesure des phases des travaux et de la taille de la maison.

 

Le concessionnaire signe un contrat avec le constructeur de la maison qui transmet les éléments opérationnels aux différents artisans. Le constructeur de la maison bénéficie d’un chantier plus facilement propre et mieux rangé. C’est aussi un souci en moins de la part de la famille cliente finale, lors de ses visites.

 

Les artisans sont débarrassés des contraintes d’une obligation réglementaire. Le cadre des heures d’ouverture des déchèteries professionnelles est similaire aux heures de travail des compagnons. De plus, les compagnons ne sont pas forcément motivés pour ce type de tâche, préférant exercer leur “vrai” métier : ils peuvent avoir l’impression de “perdre leur temps”.

 

La gestion des déchets peut créer des pertes effectives de temps de travail, en général pour deux compagnons qui effectuent le déplacement. Ce qui coûte relativement cher parce que les heures ne correspondent pas à une production de travail facturable.

 

 

Après l'enlèvement des déchets, le concessionnaire Geode environnement dispose un ensemble des big bags afin de recevoir les différentes sortes de déchets pour la phase suivante des travaux. ©KD

 

Simplifier le chantier

 

Un constructeur de maisons individuelles fait généralement travailler les mêmes artisans. Au fur et à mesure du déroulement des travaux, le conducteur de travaux prévient le concessionnaire Geode environnement qu’un gisement de déchets, correspondant à une phase finie, doit être enlevé. Il recourt à une application mobile pour transmettre cette information. Le jeudi soir est la date de clôture des informations pour les conducteurs. Ceci permet d’organiser, le vendredi, la tournée des enlèvements effectués durant la semaine suivante.

 

Les déchets produits comprennent des palettes non réutilisables, des objets qui rentrent dans des big bags et des objets plus volumineux. Souvent des mousses isolantes comme les entrevous en polystyrène expansé ou des panneaux sous chape de plancher chauffant en mousse de polyuréthanne. Ce type d’isolant est sensible au vent et, même si les maçons sont attentifs, il convient d’intervenir vite afin d’éviter une dispersion aux alentours.

 

 

Même avec le filet, mieux vaut caler les objets à transporter : un entrevous en PVC est disposé à cet effet. ©KD

 

Approche économique

 

Chaque maison produit environ 1 tonne de DIB, repris à 90 € HT/t, et 300 kg de bois, palettes comprises. De façon générale, la prestation proposée par Geode environnement correspond à 0,5 % du coût de construction de la maison, soit 700 à 750 € HT en moyenne.

 

Stéphane Leroy, qui a commencé cette activité en juillet 2016, a traité environ 200 maisons en 2019. Le travail correspondant donne une forte activité, avec un effet de saisonnalité. Les journées de travail des compagnons sont plus longues à la belle saison, ce qui produit plus de déchets.

 

L’enlèvement des déchets par une seule personne « occupe bien », précise Stéphane Leroy. L’aide apportée par son fils, lorsque nous sommes passés, facilite les manœuvres entre ce qui se passe au sol et les tâches qui suivent dans la benne. Stéphane Leroy considère qu’il faudrait traiter 270 maisons par an pour rémunérer un salarié, soit un chiffre d’affaires voisin de 200 000 €.

 

 

L'enlèvement des big bags demande une camionnette équipée d'un bras de levage et d'une benne basculante dotée de grilles latérales assez hautes. ©HL

 

Un réseau national qui grossit

 

Geode environnement poursuit l'ambition de couvrir le territoire national. Pour le moment, 37 départements sont couverts par les concessionnaires actuels. Mais ils représentent les régions les plus peuplées. Un concessionnaire ne couvre pas forcément un département, mais la couverture géographique de chacun est claire.

 

 

Les tuyaux d'un plancher chauffant à eau sont assez encombrants malgré leur faible masse. ©KD

 

* Geode comme Gestion et optimisation des déchets.


Source : batirama.com / Kevin Decarpignies

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