Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’un des principaux leviers est d’agir sur les émissions des bâtiments, du secteur résidentiel et tertiaire, qui représentent un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre, rappellent les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Ville et du Logement
En clair, il faut diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs en prenant en compte l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie, dès la construction. Cela permettra d’une part d’inciter à des modes constructifs qui émettent peu de gaz à effet de serre ou qui permettent d’en stocker tels que le recours aux matériaux biosourcés. D’autre part, la consommation de sources d’énergie décarbonées sera encouragée, notamment la chaleur renouvelable, rappelle le gouvernement.
Par ailleurs, la règlementation ira au-delà de l’exigence de la règlementation actuelle en matière de performance énergétique. D’où de nouvelles exigences en matière d’isolation quel que soit le mode de chauffage installé, grâce au renforcement de l’indicateur « de besoin bioclimatique » (dit « Bbio »).
Enfin, la RE 2020 veut garantir aux habitants que leur logement sera adapté aux conditions climatiques futures en introduisant un objectif de confort en été. Les bâtiments devront mieux résister aux épisodes de canicule, qui seront plus fréquents et intenses du fait du changement climatique.
Les ministères concernés lancent désormais une phase de simulations. Son objectif : éclairer les choix d’indicateurs et de niveaux de performance pertinents. Rappelons qu’une phase d’expérimentation a été lancée à travers la démarche E+/C- ainsi qu’une concertation en 2019 en copilotage avec le Conseil supérieur de la construction et de l’éfficacité énergétique (CSCEE).
Cette phase de concertation analysera avec précision les effets de la RE2020 sur les matériaux, les modes constructifs et les filières du bâtiment, indique le gouvernement qui précise « Cela permettra d’arrêter l’ensemble des paramètres et objectifs de la future réglementation en vue d’une publication des textes réglementaires d’ici l’automne 2020. En particulier, un seuil d’émissions de CO2 pendant la vie du bâtiment sera défini et fixé à un niveau suffisamment ambitieux pour favoriser les énergies les moins carbonées ».
Pour mener à bien cette nouvelle phase d’étude, certains paramètres de calcul doivent être fixés. Le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage sera déterminé par la méthode mensualisée par usage et verra donc sa valeur actualisée à 79 g/kWh, afin d’être plus conforme à la réalité constatée.
Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 sera utilisé. Il correspond à la valeur moyenne anticipée de ce coefficient au cours des 50 prochaines années, permettant ainsi de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs.
Source : batirama.com