Ce dispositif hydrothermique permettra d'abaisser les émissions de CO2 liées aux besoins en chauffage des appartements l'hiver, à raison de 1,5 millions de kg évités par an, mais aussi la consommation en électricité pour les refroidir l'été, affirme la municipalité.
Testée avec succès depuis plusieurs années en Suisse autour du lac Léman, cette technologie souterraine sera calibrée avec l'ambition de raccorder à terme d'autres bâtiments de la capitale haut-savoyarde. Selon la municipalité, les 400 mètres de réseau de cette "boucle d'eau" dont le tracé passera, en partant du lac et pour y revenir, sous la route qui le sépare du centre d'Annecy, seront achevés et mis en service au cours de l'hiver 2020.
Le système appuie son fonctionnement sur une station de pompage équipée d'une chaufferie qui injecte dans le réseau de chauffage et d'eau chaude sanitaire des logements cette eau notamment chauffée grâce à l'énergie générée par son effort d'acheminement. Celle-ci est captée grâce à un réseau enterré à vingt mètres de profondeur dans le lac, où sa température est stabilisée à six degrés toute l'année.
L'eau pompée est ensuite refroidie et restituée au lac dans le même volume et sans traitement, limitant ainsi l'impact du procédé sur le niveau et la qualité de l'étendue d'eau annécienne. "À titre de comparaison, on pompe chaque année dix fois plus dans le lac pour alimenter le réseau de distribution d'eau potable. Cela représentera chaque année moins de 1% des millions de m3 qu'il contient", explique Thierry Billet, conseiller municipal au développement durable d'Annecy.
"L'intérêt, c'est aussi que ce sera beaucoup plus rentable pour les habitants car l'eau ne coûte rien et son prix va rester stable à travers les années", souligne-t-il. Les premiers bâtiments raccordés seront ceux d'un projet immobilier de 1.500 appartements sur les rives du lac, dont certains sont en cours de construction, à proximité du secteur où la "boucle d'eau" sera installée.
Le coût total de l'installation de la pompe à chaleur et de son réseau de raccordement souterrain, conçus et mis en place par les sociétés SGI ingéniérie et Idex Territoires, s'élève à cinq millions d'euros. Le projet a été financé à hauteur de 1,7 million d'euros par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.