Composé de onze conteneurs intégrés, ce projet de stockage de 25 mégawatts (MW) devrait démarrer au dernier trimestre 2020. Il doit être installé sur le site de l'ancienne raffinerie du groupe sur le port de Dunkerque, qui dispose déjà des réseaux électriques nécessaires, explique Philippe Sauquet, directeur Gaz, renouvelables et électricité chez Total.
Total a remporté fin février, ainsi que d'autres entreprises, un appel d'offres lancé par RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, visant à mettre en place de nouvelles capacités de stockage pour sécuriser l'approvisionnement électrique, réguler les fréquences et l'intermittence de production propre aux énergies renouvelables.
Sur ces 253 MW de capacités, 103 MW ont été attribués à Total, qui a indiqué que l'ensemble de ses équipements seraient mis en service en 2021-2022. "Nous regardons plusieurs sites", répartis sur le territoire, indique M. Sauquet. Celui de Dunkerque, qui représente un investissement de 15 millions d'euros, utilisera une solution de stockage lithium-ion avec 11 conteneurs de 2,3 MWh chacun, fabriqués par Saft, filiale de Total spécialiste des batteries pour l'industrie.
Il servira principalement de réserve pour soutenir la stabilité du réseau, et les capacités restantes généreront des revenus additionnels, le tout assurant la rentabilité du projet, selon M. Sauquet. Total indique investir 1,5 à 2 milliards d'euros annuels dans "l'électricité bas carbone" -- calcul incluant éolien et solaire mais aussi la production électrique issue du gaz, énergie fossile.
"Quand on est dans un groupe comme Total, on nous dit "Mais vous investissez 15 à 16 milliards par an, donc 1 à 2 milliards ce n'est rien pour vous!" Sauf qu'avec un à deux milliards par an, on est parmi les plus gros acteurs au niveau mondial dans les renouvelables", argumente M. Sauquet.
Le groupe affiche un objectif de 25 gigawatts (GW) de capacité de production installée en électricité renouvelable (photovoltaïque et éolien) à horizon 2025, contre 3 GW à ce jour.