Les quatre documents sur la future RE2020 sont : les Principes et éléments structurants de la méthode, des Détails méthodologiques, les Scénarios d’usage RE2020 et les données météorologiques pour la RE2020.
Les deux premiers documents sont l’équivalent pour la RE2020 des règles Th-BCE pour la RT2012. Le troisième, les Scénarios d’usage de la RE2020, confirme que la construction de la méthode de calcul de la RE2020 est globalement similaire à celle de la RT2012.
Elle consiste en effet en une méthode de calcul des performances thermiques des bâtiments, en une méthode de leur empreinte environnementale avec ACV (Analyse du Cycle de Vie) sur 50 ans, puis une partie conventionnelle – les Scénarios d’usage – qui présente le comportement conventionnel de différents types de bâtiments.
Le calcul environnemental commence à la fabrication des matériaux de construction d’un bâtiment. Ce qui peut éventuellement se passer avant, par exemple la démolition d’un bâtiment antérieur sur le site de construction ou la dépollution de la parcelle, n’est pas pris en compte. Le calcul commence lorsque la parcelle est prête.
Le calcul englobe le bâtiment et sa parcelle. Les aménagements extérieurs, les raccordements aux réseaux, la voirie, la production d’électricité sur des espaces attenants, … tout cela entre dans le calcul. Le calcul peut porter sur plusieurs bâtiments s’ils font l’objet d’un permis de construire unique, mais, ajoute le premier document, l’évaluation de la conformité réglementaire reste à l’échelle du bâtiment, sauf exceptions comme le cas de bâtiments accolés.
Ensuite, pour le calcul d’ACV, les usages de l’énergie sont ceux considérés par la méthode : les activités hébergées dans le bâtiment ne sont pas prises en compte. Ce qui signe la disparition des « consommations mobilières » introduites par le label E+C- dans un effort de prise en compte de toutes les consommations d’énergie d’un bâtiment. D'où le retour aux 5 usages classiques des RT successives – chauffage, refroidissement, production d’ECS, éclairage des locaux, auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d’ECS et de ventilation -, mais avec deux petits ajouts.
Tout d’abord, la page 8 du document « Principes et éléments structurants de la méthode » introduit le déplacement des occupants à l’intérieur du bâtiment, lorsqu’ils entraînent une consommation d’énergie, comme l’utilisation d’ascenseurs ou d’escalators.
Ensuite, au bas de la page 37 du même document, apparaissent les usages spécifiques de l’électricité. Ce sont les consommations d’électricité – seulement d’électricité - de tous les appareils absents à la livraison du bâtiment. Ces consommations ne sont cependant prises en compte que pour le calcul de la production d’électricité sur site et du taux d’autoconsommation de cette production. Les productions locales d’électricités peuvent être issues d’installations photovoltaïque, de mini- ou de micro-cogénérations.
Comme dans le cas du label E+C-, le calcul se déroule en deux temps : d’abord simulation énergétique et calcul des indicateurs énergétiques ; ensuite, calcul de l’ACV et des indicateurs environnementaux en utilisant des données de sortie de la simulation énergétique.
La RE2020 comptera deux types d’indicateurs : les indicateurs règlementaires soumis à une exigence de seuil, les indicateurs « pédagogiques » destinés à sensibiliser les professionnels, mais non-soumis à une exigence de performance. Tous les indicateurs sont rapportés à la surface de référence Sref. Elle est égale à surface habitable SHAB pour les maisons individuelles, les logements collectifs et les usages résidentiels assimilés. Pour les autres bâtiments et usages, la Sref est égale à la surface utile SU.
Côté performance énergétique, on retrouve le Bbio et le Cep. Le Cep tient compte des besoins déterminés pour le coefficient Bbio, mais aussi de l'impact des systèmes énergétiques installés dans le bâtiment qui peuvent être nombreux.
On y retrouve les systèmes de chauffage et de refroidissement, y compris les auxiliaires, système de référence de refroidissement dans le cas où un inconfort d’été significatif est décelé, systèmes de production d'eau chaude sanitaire y compris les auxiliaires, auxiliaires de ventilation (l’impact des débits d’air étant pris en compte dans les consommations des systèmes de chauffage et de refroidissement), systèmes d'éclairage artificiel, systèmes de production locale d'énergie, y compris les auxiliaires. Et enfin, les systèmes assurant le déplacement des occupants du bâtiment à l’intérieur de celui-ci.
Deux nouvelles valeurs apparaissent. Premièrement, le coefficient Cep,nr en kWhep/m² d’énergie primaire non renouvelable représente les mêmes consommations que le Cep, mais en ne conservant que la part non-renouvelable de ces consommations. L’export d’énergie n’est pas pris en compte dans son calcul.
Deuxièmement, l’indicateur RCR ou Ratio de Chaleur Renouvelable ou de Récupération quantifie la part d’énergie renouvelable ou de récupération qui est fournie à un bâtiment pour couvrir ses besoins en chaleur (chauffage et production d’ECS). La possibilité d’alimenter autre chose que de la production de chaleur par des ENR&R – une autoconsommation PV pour un climatiseur, par exemple – n’est pas prise en compte.
Le fameux indicateur Bilan Bepos, apparu avec le label E+C-, n’existe plus.
En ce que concerne le bilan environnemental, la méthode prévoit 30 indicateurs, mais seulement cinq sont soumis à une exigence de performance. Les 25 autres – potentiel d’eutrophisation, potentiel de formation d’oxydants photochimiques de l’ozone troposphérique, … - sont « pédagogiques ».
Les indicateurs environnementaux soumis à une exigence de performance sont :
Les documents publiés le 21 Avril sont longs et complexes. Cet article était le premier aperçu. Un second article présentera la prise en compte des surchauffes d’été et la grande nouveauté introduite dans la méthode RE2020 : la climatisation fictive.