« Ce qui serait extraordinaire serait d’améliorer l’ordinaire ». C’est en ces termes que David Mangin, architecte-urbaniste, démarre son exposé lors de la soirée organisée par le Cercle Colas. Il s’agit d’une sorte de “carrefour des idées”, mis en place par le leader mondial de la conception d’infrastructures de transport.
« Les gens veulent du “tout beau, tout neuf”. Je pense au contraire que bien souvent une amélioration de l’existant est plus efficace et bon marché », explique l’orateur d’un soir qui a rejoint l’agence Seura, en 1989.
De ce point de vue, son projet de réhabilitation des Halles qui vise à réinsérer le site aux autres grands monuments alentours, est symptomatique. « Pour aller du Palais-Royal à Beaubourg, il faut actuellement franchir le jardin des Halles, qui est un “sacré bordel”, s’amuse l’orateur. Mon projet entend fluidifier le cheminement piétonnier ».
Un autre point consiste à repenser le jardin public et un troisième à condamner certaines des entrées ou sorties de tunnels souterrains. L’on retrouve une démarche similaire dans son projet du site des Ardoines à Vitry-sur-Seine.
« Au cœur du programme, se dresse une grande halle en béton abandonnée, dont personne ne sait que faire. Dans mon programme, elle devient l’imposant et spectaculaire hall de la future gare RER ».
Un monument majestueux qui fait dès lors la fierté des habitants. Dans cette même ligne, l’architecte se félicite de voir que les grandes villes françaises, Bordeaux, Nantes ou Lyon, ont reconquis ces dernières années les rives de leur fleuve.
Enfin, la densification constitue un thème important de l’architecte. « Les gens sont allés loin des centres villes pour avoir de la place. Ils voulaient des maisons “péripatéticiennes”, c’est-à-dire distantes de celles des voisins, qu’on puisse leur tourner autour. Cet “étalement résidentiel” a donné naissance aux “grands ensembles à plat”.
Depuis, la situation a changé, les enfants ont grandi, sont partis, les couples ont divorcé, l’espace est devenu trop important. Il faut donc densifier ces quartiers, selon David Mangin. Une situation que l'on retrouve dans les banlieues à l’Est de Paris et notamment dans la zone d’Eurodisney.
De la même manière, les supermarchés ont moins besoin de gigantesques parkings visibles. Nous ne sommes plus dans l’ère du “no parking, no business” ou plutôt “no parking visibles, no business”. L’on peut du coup, compacter ces surfaces », déclare le conférencier.
Dès lors ne reste plus qu’à densifier, c’est-à-dire construire plus et plus haut, tout en retrouvant la mixité fonctionnelle, mêlant habitations, commerces, bureaux ou installations collectives.
« Melbourne est à mes yeux le type même de la ville réussie. Elle est composée de quartiers bas, qui alternent avec des quartiers hauts, de grandes infrastructures pour la performance, ainsi que de grands parcs ». Une démonstration d’idées qui a fait mouche parmi le public enchanté !
Source : batirama.com / Nicolas Dembreville
Quel culot M. Mangin, alors qu'aux Halles, justement, il a ravagé le jardin, abattu des centaines d'arbres, supprimé l'extraordinaire jardin d'aventure Lalanne et la place Cassin plébiscitée par tous. Et il ose parler "d'améliorer l'ordinaire" ?
- -
Détruire un jardin plébiscité par le public (enquête IPSOS d'octobre 2006), abattre 350 arbres, détruire une œuvre d'art (Jardin Lalanne), détruire la place René Cassin que le public adore, est-ce "améliorer l’ordinaire"?