La plaque de plâtre a su évoluer techniquement pour satisfaire de nouvelles exigences, tout en restant simple à mettre en œuvre.
Lorsqu’elle affiche de hautes qualités de résistance au feu, à l’humidité et aux chocs, en association avec divers isolants pour améliorer la résistance thermique des parois et la correction acoustique, la plaque technique peut trouver sa place dans les ERP, bâtiments de santé, écoles et autres locaux aux exigences particulières, en cloison et contre-cloison.
Les fabricants font valoir que son surcoût est compensé par le confort et le gain de temps qu’elle apporte, et les économies qu’elle permet par ailleurs : moins d’isolant, moins de profilés, moins de peinture, moins d’entretien…
Cependant, les entreprises de pose n’ont généralement recours à ces produits que pour des chantiers spécifiques et sur demande des prescripteurs.
Cela pour diverses raisons : ils sont plus onéreux, les entreprises ont peu de recul pour juger de leur intérêt réel, et l’approvisionnement est assez difficile car les distributeurs ne peuvent pas stocker tous les produits existants.
Mais comme tout produit en évolution, les plaques techniques méritent leur attention… Petit tour d’horizon !
François Maupetit
Responsable du pôle Qualité sanitaire des produits de construction au CSTB.
Environ 20 produits de construction ont ainsi été testés, pour leur efficacité à neutraliser ces composés organiques volatils, essentiellement le formaldéhyde et le toluène.
Nous testons en premier lieu l’émissivité du produit lui-même (les plaques de plâtre sont généralement faiblement émissives), puis son efficacité épuratrice, en mesurant la baisse de la concentration des polluants dans l’air pendant quelques jours, et enfin son innocuité, en cherchant la présence de sous-produits réactionnels éventuels.
Le produit est testé nu, sans revêtement de finition, ce qui ne nous donne aucune indication sur son comportement une fois revêtu. Par ailleurs, la durée de son efficacité est difficilement extrapolable à partir de nos résultats.
Quels que soient ces derniers, les plaques épuratrices ne doivent en aucun cas se substituer aux règles de base pour obtenir un air intérieur de qualité : traiter les pollutions à la source, en choisissant les produits les moins émissifs possibles, et ventiler correctement les locaux. Les plaques peuvent seulement apporter un petit “plus” à cette qualité.
La qualité de l’air intérieur devenant une préoccupation majeure pour la santé des occupants d’un bâtiment, les murs peuvent désormais remplir le rôle de parois “purificatrices” de l’atmosphère. Avec quelle efficacité ?
Les projets à démarche HQE sont particulièrement visés par les produits permettant de neutraliser une bonne part des aldéhydes, composés organiques volatils qui pullulent dans les intérieurs.
Traitement de surface à base de substances proches de la kératine, ou additif incorporé dans le plâtre, la réaction chimique opère en cassant les liaisons carbone-oxygène des polluants, neutralisant les molécules durablement.
Pour un résultat intéressant, la surface préconisée correspond à peu près à celle de la surface au sol de la pièce. Soit en général, deux murs. La mise en œuvre est la même que celle des plaques standard, avec des enduits faiblement émissifs de polluants.
Intérêts :
améliore réellement la qualité de l’air intérieur. Malgré le traitement, la plaque reste recyclable à 100 %.
Limites :
ne suffit pas en soi à une qualité satisfaisante de l’air. Pour un maximum d’efficacité, la finition doit être aussi poreuse que possible. Les peintures poreuses, de type acrylique ou à base de silicate de potassium, et les papiers peints non étanches sont préconisés.
La durée d’efficacité des plaques n’est pas définie. Elle dépend de multiples facteurs (volume de la pièce, activité humaine, taux de pollution de l’air intérieur, revêtement de finition…). Pas de moyen de vérifier que la plaque est saturée ou non. Pas de produit de réactivation commercialisé.
Les plaques techniques se déclinent en version hydrofuge, pour les cloisons en milieu plus ou moins humide, où elles concurrencent les plaques ciment.
Les plaques de plâtre ne se cantonnent plus aux locaux humides privatifs (EB+p), ni même aux locaux collectifs humides et autres salles de bains privatives avec douches à l’italienne, jets hydro-massant, etc. (EB+c).
Certaines sont adaptées aux locaux les plus humides : douches collectives, zones nettoyées au jet haute pression, centres aquatiques, de balnéothérapie…(EC).
Elles sont capables de résister aux fortes condensations et projections d’eau, grâce à un parement composite, et non plus cartonné, insensible à la formation de moisissures. Le plâtre, formulé à cœur, présente une faible absorption de l’eau et retrouve toutes ses qualités au séchage. Les plaques sont vissées sur une ossature en acier galvanisé (vis protégées contre la corrosion).
L’entraxe des ossatures est limité à 0,40 m pour les cloisons simple peau recevant un carrelage. Une sous-couche étanche est nécessaire avant le revêtement de finition dans les locaux très humides.
La protection des pieds de cloison doit être conforme au DTU 25.41 dans les locaux EB+p, et un système de protection à l’eau (SPEC) avec une résine spécifique est mis en œuvre pour les autres types de locaux. Enduit et bande en grille de verre sont spécifiques pour le traitement des joints.
Limites :
elle doit être particulièrement soignée, pour garantir une étanchéité périphérique parfaite : préparation des fonds, liaison soignée entre les plaques, avec le sol et avec le plafond.
Encore à l’état de prototype ou déjà commercialisés, des systèmes intègrent de nouvelles technologies pour offrir à l’usager une interactivité.
La paroi-enceinte acoustique est la première application intégrant de l’électronique. Encore essentiellement limité au résidentiel, le système s’installe aussi bien en cloison qu’en doublage ou au plafond.
La mise en œuvre de la paroi, à parement simple, est classique, si ce n’est que la plaque intègre sur sa face interne un haut-parleur spécial, de 30 Watts, et 10 cm de côté, maintenu par un adhésif.
Un espace est ménagé dans l’isolant pour nicher le haut-parleur, puis la plaque est vissée à l’ossature. Après connexion à l’ampli, les finitions de la cloison sont réalisées selon les goûts (excepté le carrelage).
Le son diffuse par vibration de toute la surface de la plaque, qui fait office de membrane. Ce système offre une bonne qualité de son avec un émetteur de puissance réduite. Les fils passant dans l’épaisseur de la paroi, aucun élément n’est visible dans la pièce.
Pour une pièce de 25 à 35 m2, deux haut-parleurs sont préconisés, placés sur la même paroi ou sur deux parois opposées, selon la configuration des lieux. Leur nombre augmente avec le volume de la pièce.Intérêts :
esthétique, plus de place et de liberté dans l’aménagement et la décoration de l’habitat, des halls d’entrée, des salles de réunion…, protection du haut-parleur.
Limites :
ne pas encombrer la surface de diffusion pour une bonne qualité de son.
“Ouvrages en plaques de plâtre” : calepin de chantier destiné aux professionnels réalisant des ouvrages en plaques de plâtre. Les bonnes pratiques, schémas, points particuliers à respecter pour mettre en œuvre des ouvrages de qualité, conformes au DTU 25-41.
Auteurs : Collectif FFB, éditeur : SEBTP, paru le 16/06/2011
Le particulier, aussi bien comme maître d’ouvrage que comme maître d’œuvre amateur semble être celui par lequel la nouveauté peut atteindre le professionnel.
C’est notamment le cas pour les innovations les plus récentes, qui portent sur l’intégration d’éléments à la surface de la plaque, permettant à l’usager de profiter de nouvelles fonctionnalités : purification de l’air intérieur, possibilité d’intégrer des hauts parleurs dans les parois…
Bientôt, il sera possible de commander des équipements électriques en effleurant une zone “tactile” de la cloison, ou encore créer une ambiance lumineuse selon ses envies. Les entreprises suivront les tendances au gré des opportunités, découvrant de nouveaux horizons pour créer leurs cloisons.
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson