Isolation de combles : vrac, panneaux ou rouleaux ?

Isolation de combles : vrac, panneaux ou rouleaux ?

Selon l’usage qui est fait des combles, le vrac, les rouleaux et panneaux  sont mis en œuvre en s’assurant de la continuité de l’isolation et de la ventilation efficace de l’espace sous toiture. © Biofib




Espace aménagé en pièce à vivre ou conservé en grenier, les combles doivent être isolés pour ne pas laisser s’échapper la chaleur en hiver, pertes estimées à environ 30%. Pas question non plus d’inviter les chaleurs estivales à l’intérieur. En neuf comme en rénovation, le bâtiment est soumis à des réglementations pour limiter les consommations d’énergie.


Les exigences d’efficacité thermique de la RT 2012 ont permis de réduire fortement les déperditions. La RT Existant impose quant à elle des performances minimales pour tout élément installé ou remplacé.


Pour ouvrir droit au crédit d'impôt, le seuil minimal de résistance thermique R= 6 m².K/W pour des combles aménagés et de R = 7 m².K/W pour des combles perdus. En grande majorité certifiés, les isolants du marché répondent aussi aux contraintes réglementaires acoustiques et de protection incendie.


Un large panel de choix


La pose par l’intérieur reste majoritaire. Les laines minérales en rouleaux et panneaux, au rapport performance-prix très avantageux, et la ouate de cellulose en vrac, adaptée aux combles perdus, font le gros du marché. Mais bien d’autres produits trouvent leur place : fibres de bois et laines de chanvre ou de mouton valorisent leur faible bilan carbone et leurs qualités naturelles.


Côté industrie chimique, des polystyrènes, mousses polyuréthanes et autres panneaux bi-matière conçus pour la pose par l’extérieur, partent à l’assaut des toits neufs ou refaits à neuf. Les isolants minces réfléchissants restent quant à eux des compléments d’isolation appréciés pour leur faible épaisseur, qui permet de gagner un peu de surface habitable.

 

Solution 1 : Soufflage dans les combles perdus

© Isover

 

Les flocons sont uniformément répandus sur le plancher ou le plafond suspendu entre les entraits de fermettes. Un cadre est réalisé autour de la trappe de visite. En cas d’accès difficile, le soufflage de flocons est de mise car adapté à toutes les configurations. Le nouveau DTU 45.11 régit depuis avril 2020 ces procédés d’isolation.


Le soufflage mécanisé d’isolant en vrac convient aux faibles hauteurs sous faitage, aux trappes réduites, fermettes, réseaux électriques apparents, présence d’ancien isolant, etc. La machine et les sacs d’isolant restent à l’extérieur du bâtiment. Il s’agit de bien décompacter l’isolant et de le répartir uniformément.
Les surfaces inférieures à 50 m2 sont souvent traitées manuellement : les sacs de flocons sont épandus et leur épaisseur homogénéisée au râteau. Une épaisseur de 300 à 400 mm, permet d’atteindre une résistance thermique R de 7 à 10 m2.K/W (les maisons BBC-Effinergie exigent une R entre 8 et 14).

 

Effectif depuis avril 2020 en neuf et en rénovation, le DTU 45.11 est la norme qui régit les procédés d’isolation des combles par soufflage de laine minérale et de ouate de cellulose. Rappel : matériel électrique et sources de chaleur non protégées (spots, transformateurs, ...) sont interdits au sein de l’isolation.
De même, il faut prévoir un coffrage autour du conduit de fumées (18 cm minimum entre l’isolant et le conduit et de 20 % au-dessus de la hauteur de l’isolant, selon la norme DTU 24.1). Si les entrées des ventilations basses de la couverture sont au même niveau que l’isolant, des déflecteurs éviteront les mouvements d’air dans l’isolant.


Avantages :  pas de découpe ni de chute ; pas de manutention de l'isolant dans le comble. Economie, car le rapport prix-performance du vrac est imbattable.
Les flocons peuvent compléter un isolant pré-existant, mais s’il est un tant soit peu dégradé (tassement, humidité, trous, …), celui-ci doit être retiré.


Les limites : Le soufflage exige deux personnes. Il demande d’acheter ou louer une machine à souffler, à cardes ou à turbine, et éventuellement une machine à démotter l’isolant. Attention aux poussières, plus ou moins irritante :  il est donc recommandé de se protéger avec des EPI.

 

Solution 2 : Rouleaux vite posés dans les combles perdus

 

© Steico

 

Dans un espace accessible et sur un sol plan, des rouleaux souples de laine ou fibre sont plus rapides à mettre en œuvre.

Posé jointivement, en une ou plusieurs couches, sur plancher, plafond lourd ou faux-plafond suspendu (pour lequel la pose en 2 couches est difficile, sauf accès par le plénum), l’isolant est revêtu aluminium, Kraft, ou Kraft perforé (pour la 2ème couche) ou nu.


Pour garantir l’étanchéité à l’air dans le temps, une membrane indépendante sera ajoutée. La mise en œuvre d’un pare-vapeur est nécessaire dans certains cas (plancher au-dessus de l’isolant ; zone très froide ; plafond non étanche à l’air ; maison à ossature bois ; bardeaux bitumés, sauf sur béton plein). Rappel : Remonter jusqu’à la panne sablière et de ne pas obturer les entrées d'air si la ventilation du comble s’effectue par les rives basses de la toiture.

 

Solution 3 : Combles aménagés : le semi-rigide plébiscité

 

© Isover

 

L’espace habitable, la configuration de la charpente, le climat local sont des critères déterminants pour choisir l’isolant. Les panneaux (ou rouleaux) semi-rigides garantissent un bon maintien dans le temps


Pour isoler entre chevrons, l’épaisseur maximum est alors égale à celle des chevrons, avec écran HPV. Dans le cas d'un écran non-HPV, une lame d'air de 2 cm garantit la bonne ventilation de la couverture de toit.

 

Pour isoler en deux couches, l’isolation croisée offre les meilleures performances thermiques. L’isolation entre chevrons est complétée par l’installation de suspentes, fixées sur les chevrons tous les 60 cm. La deuxième épaisseur est embrochée sur les suspentes et maintenue en place par une rondelle. La membrane d’étanchéité vient parfaire l’isolation.

 

Le DTU 45.10 entré en vigueur le 1er juillet 2020

 

© Unilin


Ce NF DTU concerne l’isolation des combles par panneaux ou rouleaux en laines minérales manufacturées, en climat de plaine.


Il oblige à poser un isolant semi-rigide ou rigide dans les combles aménagés, en rampants et pieds droits (λ minimum ≤ 36 mW/(m.K) entre chevrons ou fermettes et λ ≤ 38 mW/(m.K) sous chevrons ou fermettes).


Côté étanchéité à l’air, la pose de membrane pare-vapeur, qui évite le cheminement et la stagnation de vapeur d’eau dans les parois, est nécessaire dans de nombreux cas, associée à des accessoires compatibles (adhésifs et mastic) afin que la gestion de la vapeur d’eau soit continue et pérenne sur la totalité de la toiture.


La membrane est nécessaire en cas de toiture neuve ou en réfection totale ; présence d’un écran de sous-toiture HPV ; maison à ossature bois ; zone très froide ; et en rénovation, pour ne pas avoir à justifier d’une ventilation suffisante sous écran.

 



Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson

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