"Il serait irresponsable de continuer à soutenir des projets issus du monde d'avant tel que le contournement Est de Rouen", peut-on lire dans cette motion du groupe EELV-Générations approuvée à 46 voix pour, dont celles du maire PS Nicolas Mayer-Rossignol, et de son groupe au conseil municipal.
Seulement neuf voix se sont prononcées contre, celles de l'opposition, a précisé le service de presse de la ville. Personne ne s'est abstenue. Ce vote est symbolique car ce n'est pas la ville qui doit participer au financement de ce projet si il se concrétise mais la métropole de Rouen. Celle-ci s'était engagée avant les élections municipales de 2020 à le financer à hauteur de 66 millions d'euros, sur un total de 886 millions d'euros.
Mais Nicolas Mayer-Rossignol s'est prononcé contre ce projet durant la campagne des municipales, alors qu'il était "pour" lorsqu'il présidait l'ex-région Haute-Normandie. Il a confirmé à la presse pour la première fois depuis son élection comme maire et président de la métropole qu'il n'avait "pas changé d'avis" depuis les municipales.
Le préfet a demandé par courrier aux collectivités de "solliciter la confirmation par délibération avant fin février de leur engagement financier". Le principal financeur du projet, l'État, a fait savoir qu'il n'imposerait pas le projet contre la volonté locale.
Lancé il y a plus de 40 ans ce projet prévoit la construction de 41,5 km d'autoroute reliant l'A28 et l'A13. Il permettrait de désengorger Rouen en "détournant les milliers de camions" qui "n'ont d'autres solutions que de traverser le centre-ville de Rouen", selon une campagne de publicité de la Chambre de commerce et d'industrie de la métropole.
Ses opposants soulignent qu'il entraînerait notamment la production de 50.000 tonnes de CO2 par an, soit la production de 50 jours de CO2 d'une zone de 700.000 habitants, et qu'"il existe une alternative moins coûteuse" et "plus soutenable": le contournement Ouest. La région Normandie (centriste) a de son côté confirmé qu'elle maintenait son financement à hauteur de 157 millions. Et le président LREM de la Seine-maritime s'est dit "à titre personnel" favorable au maintien du financement départemental, dans un communiqué.