Dans ce recours en référé (mesure d'urgence) déposé le 28 janvier devant la cour administrative d'appel de Paris, le Mouvement national de lutte pour l'environnement (MNLE 93), le Collectif pour le Triangle de Gonesse et une dizaine d'usagers de cet immense parc demandaient l'annulation de la cession du terrain par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
"Ces parcelles, affectées depuis des dizaines d'années aux loisirs et sports, fêtes, ces espaces verts et boisés avec leur biodiversité, leur faune et flore seront détruits et cédés par lots à des bétonneurs et promoteurs", dénonçaient ces opposants.
La vente d'une partie de l'"Aire des Vents", située sur la commune de Dugny, avait été votée le 10 décembre, au profit de la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) pour 6,9 millions d'euros. La zone, en partie bétonnée et qui accueille traditionnellement la Fête de l'Huma, doit se transformer en vue des Jeux olympiques.
Le projet prévoit d'y construire le village des médias, qui deviendra ensuite un écoquartier de 1.300 logements et commerces. Les opposants dénoncent une "artificialisation définitive" et "l'amputation" de ce parc de 400 hectares, situé en majeure partie sur la commune de la Courneuve, poumon vert d'un département très densément peuplé, où "la population s'accroît chaque année de 15.000 nouveaux habitants".
Le collectif d'associations va déposer un nouveau recours en justice, cette fois contre l'autorisation environnementale délivrée par le préfet de la Seine-Saint-Denis, a indiqué Jean-Marie Baty, président du MNLE 93.
Les opposants ne comptent pas rendre les armes : "Nous avons déjà mené le combat contre Europacity -projet de megacomplexe de loisirs et de commerce qui devait s'installer sur les terres du Triangle de Gonesse, dans le Val-d'Oise-, dont on disait que c'était David contre Goliath, et nous l'avons gagné", fait valoir Jean-Marie Baty.