"La région-capitale, une métropole-monde, ne peut fonctionner durablement avec un système de transport à deux vitesses", estime ce rapport réalisé sous la houlette du président LR du conseil départemental de l'Essonne François Durovray, et dévoilé par Le Monde.
Regrettant que les investissements pour les transports se fassent "essentiellement au bénéfice de l'hyper-centre parisien et de la petite couronne", le texte préconise "un plan d'urgence dédié" avec un "investissement massif" s'appuyant "sur de nouveaux financements".
Car "cette fracture alimente le sentiment de déclassement" des 5 millions d'habitants de la grande couronne, "et les empêche de prendre pleinement part à la transition écologique des mobilités, pourtant indispensable", précise le texte rendu public à deux jours de la présentation de la loi climat en conseil des ministres.
Le rapport a été élaboré par 5 élus LR, 3 LREM ainsi que Cédric Villani. Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari "a demandé à voir ses conclusions", a-t-on précisé au conseil départemental. Côté financement, les élus préconisent notamment d'"instaurer une écotaxe poids lourds sur les réseaux routiers franciliens", arguant qu'il est "légitime" que ceux-ci "contribuent à l'entretien et au développement des infrastructures de transports".
L'idée d'écotaxe avait été imaginée en 2007 lors du Grenelle de l'Environnement. François Hollande avait tenté de la mettre en place en 2013, mais l'avait finalement enterrée en 2014 après trois mois de fronde des "Bonnets rouges" en Bretagne. Pour les auteurs du rapport, cet abandon "a constitué un échec avant tout politique, aussi bien sur le plan financier, industriel qu'environnemental".
L'écotaxe proposée, qui "devrait intégrer le principe de pollueur-payeur", "favoriserait un rééquilibrage des conditions de concurrence entre le fret routier et ferroviaire", ajoutent-ils.Ils préconisent par ailleurs de "généraliser la mise en place de voies express de transports collectifs le long des axes autoroutiers", de "réhabiliter et moderniser le réseau" existant et de "réduire les tarifs et abonnements" payés par les habitants de grande couronne.