La majorité et le rassemblement national ont voté pour tandis que le groupe PS, EELV et PCF ont voté contre, a précisé le cabinet d'Hervé Morin. Personne ne s'est abstenu, selon la même source. La Normandie porte ainsi à 205 millions son engagement financier dans ce projet de 41,5 km d'autoroute payante devant relier l'A13 à l'A28. En 2017, elle avait voté pour une contribution de 157 millions.
Cette délibération fait suite au retrait voté le 8 février par la métropole de Rouen, de sa participation au projet. Cette collectivité est présidée par un PS allié à EELV. Le président LREM du conseil départemental de la Seine-maritime, Bertrand Bellanger (LR), avait de son côté annoncé qu'il proposerait le 8 avril à cette assemblée de porter de 22 millions à 40 millions sa propre contribution.
Le département et la région payeraient ainsi les 66 millions que la métropole devait financer. Le coût total du contournement était évalué en 2015 à 886 millions d'euros HT. "Il appartient à l'Etat de prendre ses responsabilités", a déclaré lundi Hervé Morin. Maître d'oeuvre du projet, l'Etat devait lui financer le projet à hauteur de 245 millions d'euros. L'apport du futur concessionnaire devait être de 396 millions.
La majorité régionale a défendu un projet "vital pour l'économie régionale", selon le centriste Pascal Houbron, et destiné à "désengorger" le centre de Rouen, selon le vice-président (ex-LR) Jean-Baptiste Gastinne. Pour la conseillère régionale centriste et sénatrice, Catherine Morin-Desailly, y renoncer serait "insupportable".
La région "n'a pas les moyens de sortir d'un claquement de doigts ces 48 millions", pour financer ce "projet d'un autre siècle", a en revanche estimé Timour Veyri, conseiller régional PS de l'Eure. Le conseiller régional et président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol (PS), a expliqué avoir répondu "à l'appel des scientifiques et à l'appel de la jeunesse" face à l'urgence climatique.
Joaquim Moyse (PCF) a de son côté dit redouter que la délibération ne se concrétise au détriment des lycées, du ferroviaire ou du fluvial. Vendredi, M. Morin avait précisé à la presse qu'il financerait cette augmentation par "de l'emprunt". "On a récupéré une région, l'ex Haute-Normandie sans dette", a-t-il argumenté.