Le test d’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment est désormais courant, mais sera bientôt obligatoire pour tous les bâtiments d’habitation. « Les tests d’étanchéité à l’air sont satisfaisants ou ne le sont pas et si ils ne le sont pas, il est nécessaire d’y remédier avec les conséquences qui s’imposent ».
Ainsi s’est exprimé Franck Nitzel, Président de la Commission prospective du SEC Paris IDF lors de la douzième matinale de la constructionâ. Et d’ajouter que cette imposition est loin d’être insurmontable si chaque corps d’état travaille correctement en respectant le travail de son prédécesseur.
En effet un logement à faible perméabilité à l’air impose un travail très soigné de tous les corps d’états. La RT 2012 n’est pas seulement une règlementation thermique en plus : elle permet d’apprécier la qualité globale de l’exécution. Différence notable, qui la différencie des précédentes règlementations thermiques.
D’où la nécessité d’une excellente coordination entre tous les corps d’état, c’est la mission du maitre d’œuvre d’exécution. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le beau travail a un coût, malheureusement et trop fréquemment sous-estimé par le maître d’Ouvrage…
Les défauts d’étanchéité à l’air génèrent des fuites d’air, provoquent des pertes de chaleur et par conséquent de la surconsommation énergétique. Ces fuites d’air peuvent entrainer une augmentation des besoins de chauffage allant jusqu’à 15 % sur la consommation d’énergie entre une perméabilité RT 2005 et la perméabilité imposée par la RT 2012.
La conservation du bâti est également à prendre en considération. En effet, l’exfiltration d’air humide de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur peut provoquer un chargement en eau des structures lorsque le point de rosée est atteint, entrainant rapidement le développement de moisissures, de champignons préjudiciables pour les structures en bois.
Le confort acoustique vis-à-vis des bruits extérieurs est mis à mal lorsque l’on a affaire à une enveloppe perméable…Enfin pour terminer, il faut préciser que l’objectif de maitriser les fuites d’air incontrôlées ne doit pas compromettre une saine et indispensable ventilation du logement. Ce qui n’est pas toujours le cas de l’air qui transite dans les parois se chargeant de polluant…puis en les transférant à l’intérieur du logement.
En termes de perméabilité à l’air, il est possible de distinguer trois familles de déficiences, aux origines bien distinctes mais qui peuvent malheureusement se cumuler :
Les déficiences provenant des produits de construction : sont concernés les volets roulants, les menuiseries, les trappes de désenfumage…Conscients des enjeux liés à la perméabilité à l’air, les fabricants font de plus en plus d’efforts à ce sujet ; en témoignent leurs publicités ou leurs documentations techniques.
Les déficiences aux niveaux des liaisons ou des interfaces : les liaisons façades/planchers ; les liaisons menuiseries/façades/volets roulants ; les liaisons façades/rampants de toitures sont très sensibles aux fuites d’air.
Les déficiences émanant de traversées de l’enveloppe : la troisième famille concerne toutes les traversées de l’enveloppe : gaines électriques, gaines de ventilation, conduits de cheminée, coffres de volets roulants…Attention aux trous d’entretoises de banches dans les voiles en béton armé insuffisamment rebouchés ! Un article plus complet présentant des solutions techniques sera prochainement mis en ligne sur notre site.
* La RT 2012 sera applicable aux bâtiments d’habitation dont les PC auront été déposés à partir du 1er janvier 2013
Source : batirama.com / Hubert Koenig