Légende : La structure du pont de Bezons a été bouclée par la pose du dernier élément métallique de la voie pour piétons et vélos. ©B. Reinteau
Lundi 8 mars à 14h00, une grue Liebherr LG 1750, d’une capacité maximale de levage de 750 t, spécialement louée par l’entreprise Eiffage Génie Civil, a placé le dernier tronçon de la passerelle piéton et vélo du franchissement de Bezons ; les quatre autres modules avaient été ripés depuis l’île des Impressionnistes.
La pièce métallique de 130 t, de 6 m de large et de 30 m de long, a été déplacée de son point de construction par les équipes d’Eiffage Métal vers le chantier. Soit un mouvement de moins de 180° d’un rayon de 30 à 32 m. La courbure de cette pièce interdisait un ripage classique. L’opération de levage a été réalisée en une demi-heure ; les réglages de placement se sont déroulés au cours de l’après-midi.
Il a fallu quelque 30 semi-remorques – et une grue – pour installer l’engin de chantier nécessaire à cette opération sur l’aire dégagée aux abords du chantier. Détail : cette machine est lestée de 36 contrepoids de 12,5 t chacun. Arrivée début mars, elle a demandé deux jours de montage, puis un test au cours du week-end. Sitôt utilisée pour ce placement, elle a été démontée. Le coût de la location facturée à Eiffage avoisine les 80 000 €.
Cette opération, un véritable prouesse technique, a demandé l’usage d’une grue d’une capacité de 750 tonnes. ©B.R
Cette opération boucle le lot attribué à Eiffage Génie Civil, entamé fin 2017. Il s’étend depuis le bow-string métallique installé au-dessus des voies au printemps 2019 lors d’un chantier coup-de-poing de 100 heures, jusqu’à la création du franchissement des deux bras de la Seine, avec un passage au-dessus de la pointe nord de l’Île des Impressionnistes, pour atteindre la gare de Houilles – Carrières-sur-Seine.
À noter que ce pont porte uniquement la voie province-Paris, la liaison Paris-province passant par l’ancien pont qui le jouxte. Au total, de Nanterre à Bezons, le nouvel ouvrage ferroviaire qu’empruntera Eole mesure 1 km. C’est un des plus grands chantiers récents de SNCF Réseau.
Pour Matthieu Carry, directeur de projet chez Eiffage Génie Civil, cette phase termine la pose de l’infrastructure du pont. Les équipes sont désormais en train de réaliser le ferraillage et le bétonnage de ce coffrage métallique qui sera remis à la SNCF fin de cette année. Dès le début de l’année 2022, elle procédera à la pose des voies et des installations techniques (caténaires, signalisation…). Suivront plusieurs mois d’essais avant la mise en exploitation en 2024.
La structure métallique à poutre latérale de la voie ferroviaire comme de la circulation douce sert de coffrage pour le tablier qui sera chargé de béton ferraillé afin de recevoir les aménagements.©B. R
La création de cet ouvrage d’art a été l’occasion pour les collectivités locales de proposer de doubler la liaison ferroviaire d’une circulation douce d’une largeur utile de 5 m – accessible aux piétons et vélos – pour aller de Nanterre à Bezons. D’une longueur de 377 m, cette voie à structure métallique repose sur d’imposantes consoles fixées par des barres d’acier précontraint sur les flancs des piles du nouveau pont du RER.
Son financement à hauteur de 8 M€ HT est assuré à parts égales par quatre entités locales : la Région Île-de-France, les Conseils départementaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines et la Communauté d’Agglomération Saint-Germain Boucles de Seine. Si l’ouvrage appartient à la SNCF, une partie de son entretien sera assurée par les collectivités locales.
Outre le gain de temps – le déplacement de Houilles à La Défense sera réduit à 12 minutes contre pratiquement 40 actuellement –, cette liaison s’inscrit dans un schéma de mobilités douces de l’ouest parisien beaucoup plus vaste, de La Défense jusqu’à Maisons-Laffitte.
Les acteurs du chantier
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Source : batirama.com/ Bernard Reinteau