Les chiffres étaient pourtant prometteurs ! Depuis le lancement de la filière au milieu des années 2000, le taux de croissance annuel moyen a été de 58 %. Et en 2010, plus de 700 MWc de nouvelles capacités photovoltaïques ont été mises en service.
Au 30 juin 2011, la France comptait 1 679 MWc connectés au réseau, plus 29 MWc d’installations hors réseau. Un parc qui la place au cinquième rang européen.
Le bilan 2010 est très bon, mais l’année a laissé un mauvais souvenir aux défenseurs de la filière. Elle a débuté avec de nouvelles conditions d’achat de l’électricité en janvier et en moins d’un an et demi, le secteur a connu trois révisions des prix à la baisse qui ont interrompu sa dynamique de croissance.
En mars 2011, le ministère de l’Ecologie et du Développement durable publie une nouvelle grille de tarifs d’achat, ajustée tous les 3 mois, qui ne concerne que les installations de moins de 100 KWc. Au-delà, un système d’appel d’offres est mis en place.
Les installations les moins touchées par la décote sont celles installées sur les bâtiments d’habitation, d’enseignement ou de santé. Pour les grandes installations, le KW/h est acheté 12 centimes, moins cher qu’en Allemagne.
Aujourd’hui, le photovoltaïque français se développe par la seule inertie des dossiers déposés en 2010. Déjà, dès la fin 2010, l’activité avait chuté. La baisse s’est accentuée au second semestre 2011. Même le segment des particuliers, moins touché au niveau des tarifs, est aujourd’hui en fort recul.
Fin 2010, la filière photovoltaïque revendiquait plus de 24 300 emplois, dont plus de 90% créés ces 4 dernières années. Pour 2011, les premières évaluations parlent de destruction d’emplois due aux mesures de mars, probablement des milliers.
Les petites entreprises sont les plus touchées, les gros industriels ayant pu se tourner vers les marchés étrangers comme Total à Abou Dabi ou Saint-Gobain en Espagne et aux Etats-Unis.
La Recherche & Développement pourrait permettre à la France de revenir sur le devant de la scène. En déposant, pour se démarquer de la concurrence surtout asiatique, des brevets pour l’amélioration des performances et la fiabilité des systèmes.
Ou en anticipant les futures ruptures technologiques avec notamment un équipement clé en mains pour la production de cellules en couches minces (Pro-CIGS) ou la création d’une nouvelle génération de cellules photovoltaïques organiques (projet Sfumato).
Dernière nouvelle en date, la Ministre de l'Ecologie a annoncé à la mi-février que les tarifs de rachat pourraient être bonifiés d'au moins 10% dès lors que l'électricité sera produite à partir de systèmes photovoltaïques fabriqués en France. Une prime à la préférence nationale qui pourrait toutefois faire grincer des dents Bruxelles si elle est instaurée (lire aussi ici).
Source : batirama.com / Claudie Benassi
Le MWc est le Mégawatt-crête, un multiple de l'unité de mesure dénotant la puissance maximale d'un dispositif. Il s’agit d’une mesure pour le photovoltaïque ou l'éolien qui ne doit en aucun cas être confondue avec des MW de centrale nucléaire ou thermique.
Le MWc d'un panneau photovoltaïque est atteint lorsque l'exposition est optimale. De même celui d'une éolienne ne s'obtient que par un vent régulier dans la bonne direction, le temps que le vent souffle.