"La crise, qui rend les marchés plus complexes, a paradoxalement amené plus de visiteurs : 19 300 cette année contre 18 500 en 2011", a indiqué Filippo Rean, le directeur du Mipim, qui a souligné le succès du pavillon du Qatar (photo), un investisseur de plus en plus important, situé devant l'entrée du Palais des Festivals.
"Confrontés à des problèmes de financement, les promoteurs et les investisseurs ont sensiblement réduit les mises en chantier au cours des deux dernières années", relève une étude de BNP Paribas Real Estate publiée à l'occasion du Mipim.
Cette étude, intitulée "European Office Market", souligne que "les difficultés économiques engendrées par la crise qui frappe l'Europe depuis six mois ont renforcé le pessimisme des investisseurs interrogés".Aussi en 2012, les volumes d'investissement sur le Vieux Continent devraient être seulement "proches de ceux des niveaux de 2011".
Dans les 37 principales villes européennes analysées, le volume total de m2 "placés" (ventes et locations) est resté quasiment inchangé en 2011 par rapport à 2010, à 11,9 millions m2.
Paris, qui a failli franchir le seuil symbolique des 2 millions de m2, les villes allemandes, Milan et Rome ont bien résisté, mais le marché de Londres a diminué alors que ceux de Bruxelles, d'Amsterdam, de Vienne, de Madrid et de Barcelone ont enregistré des volumes de transactions nettement inférieurs à leur moyenne sur cinq ans.
Pour la toute première fois de l'Histoire, Paris est devenue la première ville européenne en termes d'investissement immobilier d'entreprise au second semestre 2011 devant Londres, affirme de son côté le conseil CBRE.
"La forte activité parisienne a été dopée par l'expiration d'un allègement fiscal en fin d'année mais d'autres facteurs comme le besoin de liquidités chez certains investisseurs ont également contribué à cette solide performance de fin d'année", souligne le conseil CB Richard Ellis (CBRE).
Mais "crise des dettes souveraines, nouveaux plans d'austérité et élection présidentielle française sont autant d'événements qui font planer de nombreuses incertitudes sur le secteur immobilier en France pour l'année 2012", indique la huitième édition du baromètre du cabinet IPD.
Pour IPD "les nouvelles contraintes affectant les banques dans le cadre de la réglementation Bâle III, ainsi que la crise de la dette souveraine en euros, devraient par ailleurs accélérer un peu plus le repli des établissements bancaires sur le secteur du financement immobilier".
Illustration de cette tendance: la banque française BNP Paribas a annoncé qu'elle cédait le contrôle de la foncière Klépierre au fonds américain Simon Property, illustrant l'obligation pour les banques de se délester d'une partie de leur immobilier pour renforcer leurs fonds propres.
Mais de nombreux projets persistent. Ainsi celui des tours jumelles (bureaux, logements, commerces) Hermitage Plaza (320 mètres) à la Défense, qui deviendraient alors les plus hautes de France, a franchi une nouvelle étape en début de semaine avec la délivrance du permis de construire.
Source : batirama.com / AFP