L’éolien trouvera t-il un second souffle en mer ?

L’éolien trouvera t-il un second souffle en mer ?

Alors que la progression ralentit nettement pour les équipements terrestres, le lancement du premier appel d’offres pour l’éolien off shore sera t-il un nouveau tremplin pour la filière ?




 

En 2006, l’installation de la filière de l’éolien en France est brusquement passée de 367 MW à 810 MW. Après cette explosion, le développement a suivi, jusqu’en 2010, une courbe régulière avec un taux de croissance moyen de 5% annuel.

 

Si la France occupait, fin 2010, la troisième place européenne pour la puissance mise en service et la quatrième pour le parc, elle a connu un net ralentissement ensuite avec seulement 340 MW pour les six premiers mois de 2011, soit un recul de 27% par rapport au premier semestre 2010. 

 

La puissance installée en 2011 a été de 6 600 à 6 800 MW. Pas de quoi se réjouir. D’autant que l’objectif fixé par le plan national pour fin 2012 est de 11 500 MW, dont 1 000 MW d’éolien offshore. Difficile d’être très optimiste, sachant que les objectifs pour 2020  prévoient une puissance installée de 25 000 MW !

 

Les causes du retard

 

Le décret du 26 août 2011 instituant l’inscription des sites éoliens au régime des installations classées pour l’environnement (ICPE) a brusquement bloqué la croissance. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, annonce que le recours à un interlocuteur unique chargé du permis de construire et de l’ICPE devrait accélérer les procédures.

 

Mais en introduisant de nouvelles réglementations (notamment sur les radars), elle augmente au contraire l’inertie et la filière éolienne s’inquiète. Cette accumulation des procédures administratives induit un accroissement des recours contre l’installation d’éoliennes qui sont déjà particulièrement importants dans ce secteur (35% contre 6% dans les autres industries). Et qui dit recours dit allongement des délais…

 

La répartition du parc éolien terrestre

 

Les régions qui disposent d’un très bon potentiel de vent ne sont pas forcément les meilleures productrices. Certaines ont  des contraintes environnementales et des obstacles montagneux (comme les zones méditerranéennes par exemple) et disposent donc de moins de sites exploitables.

 

Ce qui explique que les « meilleures » régions soient situées dans le nord du pays. Parmi les 21 sites éoliens du territoire, la Champagne-Ardenne est la première région  avec 833 MW et 36 zones de développement de l’éolien (ZDE) suivie de la Picardie (824 MW) et 11 ZDE en cours d’instruction.

 

L’offshore : un second souffle

 

Le lancement l’année dernière de l’appel d’offres éolien en mer représente pour la filière un enjeu énergétique mais aussi socio-économique important. Pour répondre à l’objectif de 6 000 MW en 2020 fixé par le Grenelle de l’environnement, deux appels d’offres de 3 000 MW ont été prévus.

 

Le premier lancé en janvier concerne cinq zones (Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire) pour un montant global de 10 milliards d’euros. Trois puissants consortiums à participation française se sont portés candidats. Début de la construction des parcs en avril 2015.

 

Développement des infrastructures portuaires, création de milliers d’emplois directs et indirects pendant la construction et plus de 4 000 emplois directs pérennes en production, exploitation et maintenance : les industriels et les régions ont tout à y gagner.

 

Ils se sont d’ailleurs rapprochés lors du premier forum des métiers de l’éolien de Dijon pour développer des formations spécifiques pour une filière qui manque cruellement de personnel qualifié.

 

Source : batirama.com / Claudie Benassi

 

 

En Savoir Plus

Les chiffres clés de la filière éolienne

 

  • Puissance installée à fin juin 2011 : 6 253 MW
  • Production électrique en 2010 : 9 988 GWh
  • Objectif de capacités installées en 2012 : 11 500 MW (dont 1 000 MW en mer)
  • Objectif de capacités installées en 2020 : 25 000 MW (dont 6 000 MW en mer)
  • Emplois à fin 2010 : 9 500 emplois
  • Chiffre d’affaires fin 2009 : 2,9 milliards d’euros.

 

Source : Ademe/Observ’Er, le baromètre 2011 des énergies renouvelables électriques en France.

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