Photo ©https://projets.ouvrages-olympiques.fr/cluster-des-medias-les-images-du-chantier-en-avril/
La Cour administrative d'appel de Paris a estimé dans un communiqué qu'il n'existait pas "d'alternative satisfaisante au projet autorisé" et que donc celui-ci pouvait voir le jour. Dans son arrêt, elle considère que le village des médias ne peut se construire ailleurs qu'à cet endroit précis.
"Ce choix a été guidé par les impératifs de proximité et de compacité entre les différents sites olympiques. "En avril dernier, la même juridiction avait pourtant interrompu les travaux en suspendant une partie de l'autorisation environnementale délivrée en novembre 2020 par le préfet de la Seine-Saint-Denis, au motif qu'elle n'était pas assez argumentée.
Cette autorisation préfectorale permet de déroger à certaines dispositions du code de l'environnement quand "l'intérêt public majeur" d'un projet est prouvé. La justice a finalement estimé, avoir avoir reçu de nouveaux éléments des pouvoirs publics, que cette dérogation "ne nuit pas" à la faune et la flore sauvages, compte tenu des "compensations prévues".
Cette décision "reconnaît que ce projet est utile et que toutes les procédures, en particulier en matière d'exigences écologiques, ont été respectées", a commenté Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental.
"Nous sommes heureux que la justice ait reconnu la qualité intrinsèque du projet", a déclaré Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), chargée de la construction du village des médias.
En donnant son feu vert à la réalisation d'un des sites-phares de Paris-2024, la Cour administrative d'appel de Paris a douché les espoirs des requérants, le MNLE 93 nord-est parisien (Mouvement national de lutte pour l'environnement) ainsi que des riverains.Ceux-ci dénoncent l'artificialisation d'une partie des 400 hectares du parc pour créer le village des médias, cheval de Troie d'une opération immobilière dont les JO sont, selon eux, le prétexte.
"Ce projet va détruire un corridor écologique indispensable aux espèces menacées (...) c'est un très mauvais signal pour notre département", a réagi Jean-Marie Baty, président du MNLE 93. Un recours devant le Conseil d'Etat, long et sans effet suspensif sur le chantier, n'est pour l'heure pas envisagé, a-t-il ajouté.
Le village des médias doit s'implanter sur 7 hectares de l'Aire des vents, zone périphérique au sud-est du parc départemental Georges-Valbon, à Dugny. En partie bétonnée, elle était jusqu'ici connue pour accueillir la traditionnelle Fête de l'Huma. Après les Jeux, les bâtiments doivent être convertis en 1.300 logements, dont 20% de logements sociaux, dans le cadre d'un "éco-quartier", accompagnés de commerces.