Le fabricant basé à Mignières (28) est spécialisé dans l’étanchéité liquide et les revêtements de sols depuis 30 ans. Particularité : il fournit des résines sans solvant à sa clientèle, principalement des étancheurs, et multiplie les projets et développements avec son équipe de R&D.
L’activité de la société touche deux grands secteurs, dont le bâtiment. Ici, les applications concernent autant les toitures-terrasses que les balcons, les locaux sanitaires, planchers intermédiaires, sols de cuisines, parkings, caves et sous-sols (étanchéité extérieure des fondations), sans oublier les piscines.
Second secteur concerné par l’activité : le génie civil qui inclut les stations d’épuration mais aussi les réseaux d’eau potable. Les résines en question permettent de réaliser des revêtements étanches et très résistants chimiquement (pH de 1 à 14).
Autant dire que le spectre d’application des résines développées et commercialisées par Kemica Coatings est large. Une seule formule (Souplethane) permet en effet de couvrir une quinzaine d’applications dans le bâtiment et en étanchéité de toiture.
Le fabricant a développé par ailleurs 4 autres formules spécifiques destinées aux ouvrages d’eau potable, la protection anticorrosion, le nucléaire et enfin, une dernière développant des résines non inflammables (classement B-S2-D0) pour revêtement de sols et murs.
René Massard, ingénieur de formation, défend avec ardeur et passion l’intérêt de sa formule. Fabriqué à base de résine polyurée-uréthane bi-composant, ce produit ne contient pas de solvant, à la différence des autres solutions présentes sur le marché. De la même façon, le primaire en mono-composant réticulant avec l’humidité de l’air et du support, utilisé dans certains cas, et les deux finitions possibles, sont exemptes de solvant.
René Massard a créé ll y a 30 ans l’entreprise familiale Kemica Coatings, spécialisée dans la formulation de résines sans solvant couvrant un large spectre d’applications.
« Notre résine satisfait aux exigences des immeubles HQE ou BREEAM avec une qualification HQE A+ » souligne le dirigeant, qui cite les spécificités de la formule exempte d’odeur, de bisphénol A, de formaldéhydes, de phtalates ou de COV. Autre précision : elle utilise comme matière première de base une huile végétale, ce qui en fait une résine biosourcée, selon Kemica.
Le système bénéficie des qualifications du CSTB : avis technique étanchéité liquide auto-protégée à l’intérieur d’un bâtiment, DTA pour l’étanchéité des toitures. L’entreprise cible d’ailleurs la prescription, les maîtres d’ouvrage tels que les bailleurs sociaux et les bureaux d’étude afin de les convaincre des avantages de sa solution résine HQE A +.
La solution du fabricant permet en effet de traiter des revêtements de sol qui assurent la double fonction revêtement et étanchéité du sol avec la même résine. « Ce n’est pas un simple système d’étanchéité liquide classique, (SEL), qui requiert d’ailleurs l’application de plusieurs couches, soit 3 à 4 jours de mise en oeuvre et de séchage » explique M. Massard.
Une formule couvre une quinzaine d’applications assurant la double fonction de revêtement et étanchéité du sol, que ce soit dans un parking, une piscine ou une salle de bains…
« Notre formule nécessite seulement une journée pour son application et comme elle ne contient pas de solvant, elle ne présente aucun risque sanitaire pour l’entreprise de pose ni les occupants des logements » poursuit-il.
Et pour faciliter le travail de l’applicateur, le fabricant propose son système sous forme d’un kit (un seau avec les deux composants : la résine et le durcisseur). Le mélange obtenu doit être transféré dans une auge de maçon pour éviter toute trace de résine non mélangée qui se trouve sur les parois du seau de mélange. La résine s’applique ensuite au rouleau ou au peigne cranté pour une mise en œuvre manuelle. Pour des grandes surfaces, elle peut être mécanisée par projection ou coulée avec une pompe Bi Composant HP.
Plusieurs kits sont proposés : 5 kg, 13 kg ou 23 kg. A noter que le DPU est de 40 minutes, largement suffisant pour une application courante sans nécessité de se « presser ». Mais l’artisan peut se former à l’utilisation des produits auprès du fabricant et apprendre à réaliser un grand nombre d’applications avec une seule formule.
La résine s’applique au rouleau ou au peigne cranté mais elle peut être mécanisée par projection ou coulée avec une pompe Bi Composant HP.
D’autres innovations doivent suivre dont des revêtements de sols, murs et plafonds susceptibles de neutraliser des contaminations bactériennes ou de désactiver une contamination par des virus (un financement public est en attente pour ce projet innovant).
Un autre projet encore confidentiel est en cours dans le domaine du nucléaire. Enfin, une résine doit bientôt voir le jour avec une application sur des banches métal et bois de décoffrage : ce revêtement anti adhérent du béton doit remplacer l’huile de décoffrage (1 million de tonnes d’huile en 10 ans en Europe) et a déjà séduit des majors du BTP… Affaire à suivre !
La résine époxy bientôt interdite ?
Aujourd’hui, la résine développée par Kemica Coatings présente des avantages indéniables vis à vis des autres solutions à base d’époxy, au regard de la réglementation européenne. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a en effet recommandé à la commission européenne d’interdire l’utilisation de l’époxy en raison de sa toxicité avérée, qui pourrait suivre son avis, analyse René Massard.
Explication : la résine époxy est composée de Bisphénol A (BPA). « Si son utilisation n’a pas été interdite à ce jour dans le domaine de l’industrie, la classification CMR 1b de sa fiche de sécurité (i.e. toxique avéré) la rend suspicieuse aux yeux des organisations syndicales de salariés » souligne René Massard. Nombre d’industriels refusent aujourd’hui l’emploi de produits dangereux sur leur site industriel en raison des risques liés au BPA.
C’est aujourd’hui l’un des chevaux de bataille du dirigeant qui a même écrit au ministre de la Santé à ce sujet. « Le danger est reconnu car le BPA est avéré comme produit toxique et peut migrer dans l’eau » insiste M. Massard. La Chine interdit ainsi le BPA dans ses réservoirs d’eau potable, ce qui n’est pas le cas en France.
En attente d’une réponse des pouvoirs publics
Dans l’hexagone, la résine époxy peut encore être mise en oeuvre dans les infrastructures de l’eau potable : captage, traitement de l’eau, canalisations, réservoirs et distribution de l’eau. René Massard attend fermement la réponse des pouvoirs publics et du député de sa circonscription.
Le ministère de l’Industrie avait accordé une dérogation aux fabricants de résine époxy suite à la loi votée au parlement d’interdiction d’emploi de revêtements époxy dans des conserves alimentaires, les autorisant à les utiliser pour les réservoirs béton et les revêtements internes de canalisations. L’époxy n’était pas alors classé CMR 1b. Ce n’est plus le cas aujourd‘hui.
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Fiche d’identité Kemica Coatings
• Siège administratif et unité de production : 28630 Mignières • Fabrication 100 % française • Effectifs : 15 • Chiffre d’affaires France 2020 : environ 4 millions d’euros. • Gamme S.E.L. (Système Etanchéité Liquide) : Souplethane • Président Directeur Général : René Massard • Site internet :kemica-coatings.com • Réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn, Google My Business, Instagram, YouTube |
Source : batirama.com/ Fabienne Leroy