Reconversion d'une ancienne usine, d'un garage ou d'une gare abandonné(e), le "fonds friche", initialement doté de 300 millions d'euros dans le plan de relance, a rencontré tellement de succès auprès des collectivités que Matignon avait plus que doublé son montant au printemps, à 650 millions d'euros.
L'annonce de sa pérennisation, probablement jusqu'en 2026 selon la Gazette des Communes, a été faite par le président de la République lors d'une rencontre à la Cité de l'architecture à Paris, portant sur le suivi du programme de revitalisation des centre-villes baptisé "Action coeur de ville".
L'Elysée a par la suite détaillé dans un tweet l'ensemble des autres mesures prises pour soutenir l'aménagement des villes moyennes, notamment en poursuivant "la décentralisation des services publics". Selon le bilan marquant le premier anniversaire du plan de relance diffusé par Matignon, le "fonds friche" a pour sa part déjà concerné plus de 500 projets en France, soit "1.365 hectares qui seront réhabilités et dépollués, l'équivalent de 2.500 terrains de football".
Avec pour l'Etat un double objectif, soutenir financièrement les élus locaux dans des projets de reconversion de sites industriels, destinés à accueillir de nouveaux logements, entreprises ou équipements publics, et lutter contre l'artificialisation des terres. Parmi les projets retenus, le fonds a notamment permis de lancer la reconversion de l'ancienne usine à gaz de Blois, celle d'Annonay, des mines de fer de Caen, une caserne à Verdun ou un garage à Lamballe.
En juin, un rapport parlementaire avait proposé la pérennisation de ce fonds pour "accélérer le rebond économique post covid" dans les zones en déprise économique. Il présentait alors ce fonds comme un "bouclier anti-déclin" dans la "France des gilets jaunes".
La reconversion des friches est aussi l'un des leviers actionnés par le gouvernement pour atteindre son objectif de "zero artificialisation nette", inscrit en 2018 par Nicolas Hulot dans le plan biodiversité et repris par la loi Climat et résilience avec un horizon à 2050. En France, 20 à 30.000 hectares d'espaces naturels, agricoles ou forestiers sont artificialisés chaque année, une des causes premières du changement climatique, de l'érosion et de la perte de biodiversité.