"C'est le plus grand chantier que la ville de Marseille a initié depuis les années 1960", a insisté le maire en présence de la plupart de ses adjoints, pour ce dossier très attendu, promesse de campagne de la nouvelle majorité de gauche.
Quelque 814 millions d'euros seront notamment affectés aux 174 écoles (sur 472) les plus délabrées pour des rénovations lourdes ou des reconstructions. "La carte des inégalités scolaires se confond avec la carte des inégalités sociales", a fait remarquer le maire, selon qui l'ancienne municipalité de droite, dirigée pendant 25 ans par Jean-Claude Gaudin, dépensait en moyenne 113 euros par enfant et par an dans les quartiers Sud de la ville, plus aisés, contre 94 euros dans les quartiers Nord, plus pauvres, où se concentrent les deux tiers des écoles à rénover.
La moyenne nationale de dépense des mairies pour les écoles est de 176 euros par enfant et par an, a-t-il affirmé. Avec ce plan sur neuf ans, le maire porte ce montant à 533 euros par enfant et par an, "un choix politique". La mairie va réaliser ce plan "dans le cadre d'un partenariat public/public avec l'Etat", via une société dédiée que le maire présidera.
Selon la municipalité, ce chantier va créer "des milliers d'emplois" et apportera près de 2,27 milliards d'euros de retombées économiques pour le territoire. Pour l'heure, le montant de la participation de l'Etat n'est pas connu, a reconnu M. Payan, assurant que les discussions avec l'Elysée étaient en cours.
Le président de la République, qui avait annoncé sans la chiffrer une aide pour les écoles de Marseille début septembre, est à nouveau attendu en fin de semaine. En priorité seront rénovées les écoles qui ne répondent pas aux normes sanitaires et de sécurité, a détaillé le maire, ajoutant que 16 chantiers démarreront dès 2022.
L'ensemble des rénovations sera par ailleurs inscrit dans "la transition écologique", la mairie visant une économie énergétique de 40% à l'issue des travaux, et les réhabilitations seront privilégiées. Au-delà de "rattraper son retard", la mairie de Marseille espère avec ce plan "prendre de l'avance" en étant la première collectivité à investir dans un outil de gestion prédictive pour l'entretien de ses écoles.