Le rapporteur public avait demandé le 12 mars une annulation de l'arrêté de 2008 fixant le tarif de rachat de l'électricité d'origine éolienne en France après le recours déposé par un collectif de 800 associations anti-éoliennes (Vent de colère).
La décision finale était attendue dans les semaines suivantes, mais le 17 avril le Conseil d'Etat a annoncé que la période de délibération était prolongée "pour une durée indéterminée".
"Cela peut vouloir dire quelques semaines ou quelques mois, et cela ne donne aucune indication sur le sens de la décision, mais déjà maintenant les emplois industriels et de chantier sont bloqués ou menacés à très court terme", a souligné le président du Syndicat des énergies renouvelables, Jean-Louis Bal.
Une enquête effectuée du 20 au 24 avril par le Syndicat des énergies renouvelables auprès de 40 entreprises adhérentes et représentant 2.000 emplois a "permis de conclure avec certitude que plus d'un millier d'emplois sont immédiatement menacés", affirme-t-il.
Sans attendre le résultat des délibérations des juges du Conseil d'Etat, "les banquiers arrêtent déjà de financer les nouveaux projets et même pour ceux qui ont déjà fait l'objet d'un accord, les droits de tirage sur les crédits sont arrêtés et donc les chantiers sont bloqués", a précisé M. Bal. Il a notamment cité l'exemple de l'usine du producteur allemand Enercon à Compiègne (Oise) qui construit des mâts en béton.
"Les plus de 200 emplois de cette usine sont supprimés, l'usine va servir d'entrepôt aux mâts déjà fabriqués", a-t-il affirmé. La filière éolienne compte environ 10.000 emplois directs et indirects, selon les estimations de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Les tarifs éoliens permettent aux producteurs de ce type d'électricté de la revendre à EDF, ou à d'autres opérateurs, à un prix fixé par un arrêté datant de 2008. Un précédent arrêté, datant de 2006, avait été annulé en 2008 par le Conseil d'Etat, déjà à la demande de Vent de colère.
Avec un peu plus de 6.500 mégawatts (MW) de capacité éolienne installée, uniquement sur terre pour le moment, la France est en retard sur ses objectifs du Grenelle de l'environnement: 19.000 MW sur terre et 6.000 MW off-shore d'ici à 2020.
Source : batirama.com / AFP