Grâce à la relance post-Covid, ces financements devraient croître encore en 2021 et 2022, mais toujours insuffisamment pour permettre au pays de suivre sa feuille de route climat, laissant aussi la situation ouverte une fois le plan de relance épuisé, résume l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE).
En 2020, ménages, entreprises et administrations ont investi près de 45 milliards d'euros en faveur du climat, soit +10% par rapport à 2019. Cette progression contraste avec le recul global des investissements du pays l'an dernier (-7,8%, selon l'Insee).
La hausse s'est surtout concentrée sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, tandis que les investissements dans la rénovation énergétique des logements, le réseau ferroviaire, les transports en commun et les énergies renouvelables sont restés stables.
Mais ces financements restent insuffisants par rapport aux objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone de la France, qui vise à réduire les gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement. Il faudrait en effet au moins 13 à 15 milliards d'euros publics et privés supplémentaires chaque année jusqu'en 2023, et environ le double jusqu'en 2028, a calculé I4CE.
Une estimation minimum, car nombre de secteurs comme l'agriculture, l'industrie ou le nucléaire ne sont pas couverts. En outre, la France devra revoir à la hausse ses ambitions de réduction de GES pour se conformer au nouvel objectif adopté mi-2021 par l'UE (-55% d'émissions en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, contre -40% actuellement).
Ce qui signifiera plus d'investissements nécessaires encore : environ deux fois plus, estiment les chercheurs d'I4CE. Les principaux financements climat du plan de relance prendront fin en 2022 : les pouvoirs publics doivent l'anticiper, "en élaborant dès maintenant une stratégie climat des finances publiques", appelle le think tank, qui veut aider les décideurs à intégrer le climat dans leurs décisions, et s'adresse aussi aux candidats à l'élection présidentielle.