"C'est du concret, c'est du réel!", s'est exclamé M. Castex devant la gare de Saint-Dié, avant le départ du train inaugural à travers les collines enneigées des Vosges. Le chef du gouvernement, qui a rappelé être "un grand amateur de trains et passionné de choses ferroviaires", a déploré les "décennies pendant lesquelles l'Etat (...) considérait que ces lignes de desserte du monde rural, ça coûtait très cher quand même".
Et de rappeler que le sous-investissement a forcé les trains à ralentir, faisant fuir les passagers, etc. Le gouvernement entend participer avec les régions à la régénération de 9.200 km de petites lignes. "C'est un mouvement de grande ampleur. Nous le faisons partout parce que nous y croyons", a-t-il déclaré."Nous dépensons de l'argent dans le ferroviaire. C'est un investissement d'avenir", a-t-il insisté, promettant "un retour sur investissement" pour la collectivité.
Il a aussi souligné la nécessité d'avoir "une politique globale" des infrastructures, estimant que la construction d'axes routiers pouvait aussi être parfois nécessaire. Longue de 49 km, la ligne à voie unique reliant Arques, près d'Epinal, à Saint-Dié était fermée depuis décembre 2018, pour des raisons de sécurité dues à son piètre état -- vétusté des voies et risque d'effondrement de deux tunnels.
Cette fermeture avait mis le président Emmanuel Macron en colère, car il s'était engagé à la maintenir quelques mois plus tôt lors d'un déplacement à Saint-Dié. Sa réouverture est donc devenue un projet d'ampleur nationale, les 21 millions d'euros de travaux nécessaires étant pris en charge à 40% par l'Etat et 60% par la région Grand Est.
"Engagement pris, engagement tenu", a lancé Jean Castex .La ligne était fort peu utilisée et ultradéficitaire avant sa fermeture, pourtant les fréquences vont être renforcées, avec des liaisons directes jusqu'à Strasbourg. Elle va faire partie des liaisons ouvertes à la concurrence par le conseil régional, y compris pour l'infrastructure.
Jean Castex a d'ailleurs indiqué dimanche qu'il donnait son feu vert à une expérimentation permettant au Grand Est de payer moins de péages à SNCF Réseau pour faire circuler ses TER, en échange d'investissements sur le réseau structurant et du passage de davantage de trains.