Les élus régionaux ont décidé d'affecter 710 millions d'euros à l'établissement public chargé de financer le Grand projet du Sud-Ouest (GPSO) qui prévoit la création de ces nouvelles lignes dans le prolongement de la LGV Paris-Bordeaux.
Le président(PS) de la région Alain Rousset s'est félicité d'un vote "à une large majorité" - seuls les groupes écologistes et RN s'étaient prononcés contre - qui engage "la vie de la région pour aujourd'hui, demain et après-demain".L'objectif du GPSO, vieux projet relancé cette année par le gouvernement, est de faire gagner une heure de trajet vers Toulouse, mettant la 4e ville de France à 3h10 de Paris, et 20 minutes vers Dax.
Sa facture estimée à 14,3 mds d'euros doit être réglée à 40% par l'État, qui débloquera 4,1 milliards pour Bordeaux-Toulouse mais ne s'est pas encore engagé sur Bordeaux-Dax, à 40% par les collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l'Union européenne. Son plan de financement doit être finalisé ces jours-ci, ce qui permettra la création par ordonnance d'ici au mois d'avril de l'établissement public de financement.
Si les 16 collectivités d'Occitanie concernées se sont rapidement mises d'accord pour réunir 2,2 milliards d'euros, cela n'a pas été le cas pour les onze collectivités de Nouvelle-Aquitaine, qui doivent rassembler 1,7 milliard d'euros. Les départements de Lot-et-Garonne et de la Gironde ont préféré financer des "trains du quotidien".
La communauté d'agglomération Pays Basque pourrait également se prononcer "contre". Les communautés d'agglomération de Dax, Agen et Pau, et le département des Pyrénées-Atlantiques, pourraient rejoindre le camp des "pour".Au final, 150 millions d'euros pourraient manquer au pot commun néo-aquitain, ce qui n'est pas "insurmontable", estimait la semaine dernière M. Rousset.
Venues de Lot-et-Garonne et de Gironde, quelque 150 personnes - dont une vingtaine d'élus locaux en écharpe tricolore - ont manifesté lundi matin à Bordeaux devant l'hôtel de région, lancant en l'air "10 milliards d'euros" en billets de Monopoly, symbole selon eux de la "gabegie" d'argent public du projet.Ces manifestants ont aussi dénoncé la création d'un "impôt LGV" qui touchera les particuliers et les entreprises vivant à moins d'une heure des futures lignes.
En séance, l'élu écologiste lot-et-garonnaise Maryse Combres a accusé le GPSO de "gonfler les chiffres pour justifier ses nouvelles lignes" et stigmatisé "un projet d'un autre temps" qui va affecter "5.000 hectares d'espaces naturels, 236 hectares de zones humides et huit zones Natura 2000".