Le projet d'Anne Hidalgo, maire PS de Paris, constitue selon Francis Szpiner, maire LR du XVIe arrondissement, "une véritable rupture historique", indique-t-il dans un courrier daté du 5 janvier. Ce projet prévoit d'aménager un espace piéton entre le centre de la place du Trocadéro et le parvis des Droits de l'homme, mondialement célèbre pour sa vue plongeante sur la Tour Eiffel.
Ce réaménagement, partie intégrante du projet "OnE" visant à végétaliser et piétonniser la perspective allant de cette place au Champ-de-Mars, "porterait atteinte à une forme urbaine caractéristique des grandes places parisiennes haussmanniennes déjà mise à mal par d'autres projets réalisés ces dernières années" par l'exécutif municipal de gauche, dénonce le maire du XVIe arrondissement.
Il cite deux places emblématiques de la capitale, République et Bastille, où la circulation automobile est passée de circulaire à demi-circulaire afin de faire la part belle aux piétons et aux mobilités douces."La composition urbaine de la place telle que nous la connaissons" constitue "un marqueur historique majeur inchangé depuis près de 160 ans", souligne M. Szpiner. Selon lui, ce projet revient à "effacer purement et simplement la place du Trocadéro du paysage urbain parisien".
Alors que la place offre aujourd'hui "une ouverture monumentale dégagée", l'amphithéâtre couperait le site "de son environnement et de l'arrondissement" en raison d'une "mise en impasse" des avenues qui convergent vers elle, estime l'élu d'opposition.
Le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a qualifié de "baroque" cette demande de classement, estimant auprès de l'AFP "qu'un chemin intelligent permettant de concilier tous les usages est possible et souhaitable pour valoriser cet exceptionnel espace patrimonial". "Un espace vert sera bien mieux pour les riverains et les visiteurs qu'un rond-point automobile pollué et bruyant", ajoute le bras droit de Mme Hidalgo.