Cette décision intervient près d'un mois après avoir invalidé le plan local d'urbanisme permettant la destruction partielle de jardins ouvriers.
"La décision de la commune d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) de ne pas interrompre et de poursuivre l'exécution des travaux de construction du centre nautique (...) est suspendue", ce qui conduit à "cesser sans délai tous travaux", a ordonné le juge des référés dans une ordonnance dont l'AFP a eu copie.
Cette décision est la suite logique de celle rendue le 10 février dernier, dans laquelle cette instance compétente dans les contentieux liés aux ouvrages olympiques, avait demandé de préserver ces jardins centenaires.
Plusieurs parcelles sont déjà détruites par les pelleteuses pour y construire des équipements annexes de la piscine (solarium, plage minérale...). La Cour avait ainsi enjoint à l'intercommunalité Plaine commune, présidée par le socialiste Mathieu Hanotin, de revoir le plan local d'urbanisme intercommunal qui avait été modifié pour autoriser l'urbanisation de ces carrés de verdure.
Malgré cette décision de justice, rien n'avait changé. Le chantier poursuivait son oeuvre, les collectivités concernées estimant que le permis de construire n'était, lui, pas remis en cause. L'ordonnance rendue mercredi 9 mars clarifie donc la situation. "Ces travaux, par leur nature, sont susceptibles de causer des conséquences difficilement réversibles sur les parcelles de jardins des Vertus alors même qu'il s'agit d'un noyau primaire de biodiversité traversé par un corridor écologique", a rappelé le juge des référés.
Lundi 14 février, les travaux de la piscine des #J0 continuent sur les jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers, alors qu'ils sont illégaux. Jeudi, la justice a a annulé le PLUI de Plaine Commune. La mairie d'Aubervilliers @francletkarine doit faire cesser le chantier. pic.twitter.com/O30Xt7dzFM
— JAD - Jardins à défendre d'Aubervilliers (@JardinsAuber) February 14, 2022
Un tweet du collectif Jardins à défendre (JAD) qui milite depuis le début des travaux pour empêcher la destruction des Jardins des Vertus.
Une bataille juridique s'est engagée autour du projet qui fait partie des ouvrages olympiques destinés à laisser un "héritage" des JO aux habitants de ce département populaire. Il s'agit de la deuxième suspension de travaux depuis le lancement de ce projet chaotique. Le chantier avait déjà été interrompu brièvement de septembre à novembre 2021 pour un litige autour du permis de construire, que la ville d'Aubervilliers avait dû modifier. Ce volet doit encore être jugé au fond.
D'un coût de 33 millions d'euros, le centre aquatique est censé accueillir les athlètes à l'entraînement quelques semaines avant l'olympiade. A condition d'être terminé dans les temps.