J’ai une idée de start-up… je me lance, ou pas ?

J’ai une idée de start-up… je me lance, ou pas ?

Les candidatures sont ouvertes pour la prochaine promotion d’Euratechnologies, le plus grand incubateur et accélérateur de projets en France. Mais que faut-il pour réussir?




Euratechnologies n’est pas un incubateur comme les autres. Non seulement l’entreprise peut se vanter d’être le centre d’innovation le plus vaste en Europe, sur 145 000 m² répartis sur quatre sites (à Lille, Blanchemaille, Roubaix, Saint-Quentin) et d’aider 200 starts-ups par an à émerger, c’est aussi le premier incubateur en France à posséder le statut de Société d’Economie Mixte (SEM). Ainsi ses fonds sont à majorité d’origine publique : la Métropole Européenne de Lille, la Région Hauts-de-France et la Ville de Lille sont ses actionnaires historiques. Un modèle original qui fait que les porteurs de projet et startups sélectionnés accèdent gratuitement à un accompagnement.

 

Le programme PropTech d’EuraTechnologies s’adresse aux acteurs du logement et de la promotion immobilière, sur différentes thématiques d’innovation : architecture et construction, produits, matériaux et équipements, gestion foncière, économie circulaire, ville intelligente…

 

Il est dirigé depuis octobre 2021 par Agnieszka Bogucka, architecte de formation passionnée par le développement, la gestion et la mise en œuvre de projets accélérant l’innovation et ayant un impact environnemental et social. "Mon monde, ce sont les chantiers, l’architecture, les boites de construction… c’est mon dada", indique la program manager, qui sait qu’il faut connaitre et comprendre le milieu pour réussir. Et c’est pourquoi elle ne veut pas voir ses protégés en permanence derrière un ordinateur. Elle les emmène souvent sur site, afin qu’ils se rendent compte par eux-mêmes de la réalité du terrain. 

 

 


Ce 28 avril, Agnieszka Bogucka emmenait un groupe de porteurs de projet visiter Urbawood, un nouveau bâtiment de 2 500 m² construit selon un procédé industriel 100 % bois (européen et certifié PEFC), pour la fabrication à la fois des façades, des planchers, des cloisons et de la cage d’ascenseur. Photo © EuraTechnologies

 

 

Tous les 6 mois, une nouvelle promotion commence afin de soutenir des porteurs de projet qui souhaitent se lancer et des startups qui veulent de l’aide pour décoller. Cette année, environ 300 candidatures sont parvenues à EuraTechnologies. Au final, seules les meilleures seront retenues : dix à douze projets par promotion en moyenne pour la PropTech.

 

 

Ils sont passés par EuraTechnologies

 

 

On peut citer Vestack, entreprise créée fin 2020 qui est passée par l’incubateur fin 2020/début 2021. Vestack permet, via son logiciel Ludwig, de concevoir des bâtiments constitués de modules préassemblés hors site, et de les assembler sur place par la suite en un temps record et à moindre coût – un Ikea version BTP. Aujourd’hui Vestack a déjà réalisés de nombreux projets collectifs divers en résidentiel, lotissement, résidences senior, établissements scolaires, crèche… en Ile-de-France mais aussi à Nantes, en Auvergne-Rhône-Alpes ou encore en Pays de la Loire. A noter aussi, l’utilisation de matériaux biosourcés et un objectif de réduction de l’empreinte carbone inscrit dans l’ADN de l’entreprise.

 

On peut également citer MyLoby, également passé par un programme d’EuraTechnologies, un outil à destination des agences immobilières qui permet de gérer efficacement la gestion des clés sur une même plateforme.

 

Les deux startups ont déjà réalisé des levées de fonds, dont de plusieurs millions d’euros en ce qui concerne Vestack.

 

EuraTechnologie, c'est 150 000 m² de campus répartis sur 4 sites :  à Lille dans les anciennes friches industrielles des usines Leblan Lafont (photo), à Blanchemaille dans les anciens locaux de La Redoute à Roubaix, à Willems en zone péri-rurale et à Saint-Quentin (Aisne). Photo © EuraTechnologies

 

 

Ils sont en cours d’accompagnement…

 

 

Ce semestre, le programme PropTech aide des startups aussi diverses que Ubéton, un système de vente "seconde main" de béton non utilisé, à moindre coût, d’un chantier à un autre… un peu "le bon coin" du BTP !  ; Fogo, un radiateur connecté intelligent à inertie ultra performant, capable de passer de 0° à 60°C en moins d’une minute et qui consomme trois fois moins d’énergie qu’un radiateur électrique classique ; Swoop Energy, un système qui permet de récupérer et d’utiliser des vieilles batteries des véhicules électriques pour différents usages sur les chantiers; ou encore Solioti, un mur végétalisé mais aussi auto arrosé en fonction de la météo.

 

Nous consacrerons de prochains articles à certaines de ces solutions.

 

 

Comment sont choisis les projets

 

 

Agnieszka Bogucka explique comment elle fait le tri dans les projets : "Déjà, il faut évaluer le potentiel de la proposition de valeur ou de l’idée portée. Et nous faisons aussi très attention à sa correspondance à nos valeurs (environnementales et sociétales). Ensuite, on regarde si le porteur de projet a une posture entrepreneuriale, car il faut avoir les épaules pour persévérer et accepter les chemins non-linéaires composés des "ups & downs" pour réussir à mener à bien un projet de ce type. Parfois, il se peut qu’on refuse un projet parce qu’il nous semble peu différenciant par rapport à une solution qui existe déjà, ou au contraire qu’il est trop avancé et n’a plus vraiment besoin de notre structure. Notre rôle est de challenger le projet et lui permettre de passer à un stade supérieur, lui mettre à la disposition un écosystème propice à son développement. Et ce qu’il soit au stade de l’incubation (qui dure 6 mois) ou de l’accélération (aussi 6 mois). Au final, on garde les 10-12 meilleurs. Les perles rares."

 

Alors si un projet vous tient à cœur et si vous voulez le soumettre… les candidatures sont actuellement ouvertes, et ce jusqu’en octobre 2022. C’est ici !

 

 

Les qualités indispensables pour réussir selon Agnieszka Bogucka, program manager PropTech chez EuraTechnologies

 

 

 

 

"Pour moi, la première qualité c’est de savoir prendre des risques et d’oser. Entreprendre est une aventure unique dans laquelle on peut porter une vision personnelle, un rêve. C’est forcément un terrain inconnu. Il ne faut donc pas redouter de se confronter à des interlocuteurs parfois nouveaux dans son parcours professionnel.

 

Deuxièmement, il est essentiel de savoir écouter. Entreprendre ne peut se faire seul. Avoir une posture humble et accepter de faire évoluer son projet est nécessaire pour pouvoir structurer une proposition de valeur qui aura un écho dans son marché.

 

De la même manière, l’expérience prouve que la technologie ne se suffit pas à elle-même. Un entrepreneur doit écouter et associer son utilisateur final dans toutes ses étapes de réflexion et de construction de son projet.

 

Enfin, un porteur de projet qui se lance aujourd’hui doit y intégrer une composante d’impact social ou environnemental.

 

Autre aspect crucial : savoir ou accepter de se former dans tous les aspects de la conduite d’un projet puis d’une entreprise. L’idée peut être la plus innovante ou la plus disruptive, sans une posture et des compétences managériales et entrepreneuriales, il sera difficile de mener à bien son projet. Cela veut dire intégrer très vite des notions de gestion de budgets et des ressources humaines, de développement commercial, de négociation avec les fournisseurs… Bien sûr, il ne s’agit de pas de maitriser tous ces métiers soi-même avant de se lancer, mais plutôt d’accepter de se confronter à toutes ces missions sans pour autant en être expert, de miser sur l’apprentissage avec l’expérience et de se former, ou d’acquérir les expertises manquantes en s’associant avec d’autres professionnels.

 

C’est pour cela que rejoindre un incubateur de startups, comme EuraTechnologies, est intéressant même au stade d’incubation. Être dans une telle structure c’est pouvoir bénéficier d’un accompagnement dans cette aventure passionnante, et surtout profiter d’un écosystème riche composé d’autres entrepreneurs, de mentors et d’experts dans son secteur ou sur des aspects plus généralistes (sur l’environnement ou la cybersécurité par exemple), de bénéficier d’aide et de formations sur des aspects techniques et administratifs, de participer à rencontres business avec des acteurs de son secteur. C’est tout un environnement propice pour porter et développer son projet."

 

 

 



Source : batirama.com / Emilie Wood / Photos ©Euratechnologies

L'auteur de cet article

photo auteur Emilie Wood
Journaliste, photographe, vidéaste, Emilie Wood travaille depuis 2010 pour la presse, qu’elle soit professionnelle dans les domaines du BTP et de l’agriculture, ou généraliste. Pour Batirama, elle écrit sur des sujets aussi variés que la conjoncture BTP, l’évolution de la réglementation, la rénovation énergétique, les réformes, les innovations, ou encore l’actualité de l’immobilier. Elle apprécie particulièrement réaliser des portraits d’entreprises et révéler les femmes et les hommes qui, chacun à leur manière, font une différence, qu’ils soient entrepreneurs ou collaborateurs d’entreprise.
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