Parmi les quatre finalistes de cet appel à projet, c'est le bureau d'architecture Bas Smets, avec l'agence d'architecte et d'urbaniste Grau et l'agence d'architecture Neufville-Gayet qui a été choisi par le jury présidé par Anne Hidalgo, Maire de Paris, avec les représentants de l'Etablissement public chargé de Notre-Dame (EPRNDP) et du Diocèse de Paris.
Le projet prévoit de longs couloirs arborés aux abords de la cathédrale pour offrir de l'ombre aux visiteurs en temps de grande chaleur, un parvis tel une clairière entourée d'arbres. La façade et ses vitraux resteront dégagés et ainsi mis en valeur.
Derrière la cathédrale, l'espace entre le chevet et la Seine aujourd'hui divisé par des haies et clôtures, devient un square fait de pelouse, donnant une vue sur les arc-boutants et les vitraux de l'édifice gothique. "Un lien est réalisé tout en finesse entre le parvis et la Seine, c'était un grand attendu", a indiqué Ariel Weil, maire de Paris Centre.
L'enjeu de cet réaménagement sera également de renforcer la végétalisation des abords de l'édifice pour faire face aux changements climatiques et aux fortes chaleurs. Un dispositif technique facilitant le ruissellement de l'eau sur le parvis offrira même un îlot de fraîcheur aux visiteurs. En sous-sol, le parking souterrain devient le centre d'accueil des visiteurs et offrira une promenade intérieure donnant accès à la crypte archéologique et à une ouverture sur la Seine.
La ville de Paris, qui prend complètement en charge le projet, débloque une enveloppe de 50 millions d'euros. Avec ce budget, les abords seront de nouveau accessibles aux visiteurs et aux fidèles au deuxième semestre de 2024, en même temps que la fin de chantier de la cathédrale. La totalité du projet sera définitivement livrée en 2027.
Dans son domaine (architecture/aménagement de jardins en ville) Bas Smets est une étoile montante, déjà connu notamment pour la parc des Ateliers autour de la tour Luma à Arles et comme futur réaménageur du centre de Bruxelles.
L'entreprise Autodesk, spécialisé dans les technologies numériques de conception, d'ingénierie, de construction et de fabrication, était partenaire de la Ville de Paris pour ce concours. Autodesk a créé un modèle 3D de la zone existante entourant la cathédrale Notre-Dame, qui a permis aux équipes en lice de mieux comprendre les contraintes du site et les aider à donner vie à leurs propositions d'aménagement. Les équipes finalistes ont créé avec Autodesk des visualisations photoréalistes de leurs propositions à destination du jury. La collaboration a été réalisée sur la plateforme Autodesk Construction Cloud, à chaque étape du processus.
Les quatre propositions des équipes ont été dévoilées sous la forme d'expériences immersives. Les modèles ont été utilisés par le jury lors de la prise de décision finale pour mieux appréhender les projets avec un référentiel commun et pour s’immerger et vivre ce que les futurs visiteurs expérimenteront sur place. En visualisant leurs projets en 3D avant leur construction, la Ville de Paris prévoit aussi une réduction des erreurs, une plus grande clarté et collaboration avec l'équipe gagnante.
Visualisation en 3D des futurs abords de Notre-Dame, conçue par l'équipe Bureau Bas Smets. © BBS - Autodesk
Le 15 avril 2019, un spectaculaire incendie s'est déclaré dans la cathédrale, provoquant l'effondrement de sa charpente, de sa flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte, ravagées par les flammes sous le regard catastrophé de millions de personnes à travers le monde. Emmanuel Macron a donné pour objectif la réouverture en 2024 de ce chef-d'oeuvre de l'art gothique, même si certains travaux pourront se poursuivre après. Le monument doit notamment être rendu au culte pour "l'anniversaire" de l'incendie, en avril 2024. Avant 2019, l'édifice accueillait près de 12 millions de visiteurs, 2 400 offices et 150 concerts par an.