Les trois usines de l'entreprise, qui fabriquait elle-même les dalles et charpentes de ses maisons, obtiennent un sursis, l'État ayant décidé de financer leur poursuite d'activité pour mener à bien les chantiers en jachère, a appris l'AFP auprès du ministère de l'Économie.
Pour les chantiers ouverts, les assureurs vont prendre le relais, a précisé Bercy, en recrutant la main-d'oeuvre et en prenant en charge les pénalités de retard et les surcoûts. "Ce sont eux qui vont prendre contact avec les assurés dans les prochains jours pour les tenir informés des prochaines étapes pour terminer leur chantier", poursuit le ministère. "J'y ai cru jusqu'à la dernière minute, c'est un peu le sol qui s'effondre sous mes pieds", a dit à l'AFP, émue, Lucy Grolleau, secrétaire du comité social et économique (CSE) de l'entreprise.
La liquidation "est à effet immédiat", a-t-elle ajouté, "j'ai demandé à tous les salariés de quitter leur lieu de travail". Geoxia, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 252 millions d'euros en 2021, employait près de 1.150 personnes. Le plan "grands licenciements", qui cible les entreprises de plus de 200 salariés, a été activé, a expliqué Bercy, "pour aider les salariés à retrouver un emploi dans un secteur que l'on sait en forte demande de main d'oeuvre".
Créé en 1946, Maisons Phénix s'est développé en France grâce à un modèle standardisé de maison individuelle, rapide et peu chère à construire. Il est devenu le symbole de l'accession à la propriété des classes moyennes. Il avait connu des premières difficultés à la fin des années 2000, qui lui avaient coupé l'accès aux financements des banques. La hausse des prix de l'immobilier et l'assèchement des aides à l'accession à la propriété, qui ont éloigné les ménages modestes de l'achat immobilier, l'ont privé de son coeur de cible. Et le groupe n'est pas parvenu à monter en gamme à temps. La crise sanitaire puis la guerre en Ukraine, et la flambée des prix des matériaux et de l'énergie qui les ont accompagnées, lui ont porté le coup de grâce.