Photo : Thierry Bièvre, président-fondateur d'Elithis et président du pôle de compétitivité Fibres-Energivie, qui s'exprimera notamment lors du duo-débat "Low-tech, high-tech, quels chemins vers la neutralité carbone?" le 22 novembre à 16h10, face à Dietmar Eberlé, architecte.
"Ce qui va se passer au cours de cet évènement est essentiel", indique Thierry Bièvre, président-fondateur d'Elithis et président du pôle de compétitivité Fibres-Energivie, l'un des organisateurs de ce colloque en collaboration avec l'Université de Strasbourg et la fondation Frontier Research in Chemistry. "Ce qui va se dire lors de la Cop27, qui se déroule actuellement, risque malheureusement de ne pas changer la face du monde. Par contre, les solutions que nous allons présenter à Build & Connect pourraient bien avoir un impact réel sur nos vies."
Sur the thème de l'innovation et des nouveaux usages pour décarboner nos cadres de vie, la 5ème édition de ce colloque, qui doit se tenir les 22 et 23 novembre à Strasbourg, mettra en avant principalement, selon le président, les "acteurs qui se sont déjà mis en mouvement" dans le secteur du bâtiment - et pas uniquement les sponsors. "On veut un évènement où il n'y a pas de blabla, de greenwashing. On veut parler de choses réelles, des solutions qui sont en train d'être mises en place."
Evoquant l'urgence climatique aggravée par la crise énergétique actuelle, Thierry Bièvre a souligné l'importance pour le climat des avancées dans le secteur de la construction, "un secteur très pollueur mais qui agit".
Au programme, les thèmes de la rénovation, de l'économie circulaire, du numérique, de la sobriété et bien d'autres seront traités sous forme de tables rondes, de retours d'expérience sur des projets concrets, de conférences. Sur les deux jours, les pitchs de 25 start-up se succèderont.
A ne pas manquer, un "duo-débats" très attendu sur le thème "Low-tech, high-tech, quels chemins vers la neutralité carbone?" le 22 novembre à 16h10, qui opposera Thierry Bièvre, représentant la partie high-tech avec le projet de la centaine de tours à énergie positive en Europe, et Dietmar Eberlé, architecte autrichien connu pour son projet phare : le bâtiment 2226, dit "inerte", fonctionnant entièrement sans chauffage ni refroidissement, ni ventilation mécanique et qui représentera la partie low-tech.
"Il y aura aussi des coups de gueules," ajoute Thierry Bièvre. "Par exemple, que fait-on pour les énergies renouvelables en France? Pourquoi certains projets superbes qui sont réalisés en Suisse ou en Allemagne ne peuvent pas être mis en place dans notre pays ?"
Bertrand Burger, président de Burger & Cie, fera partie d'une table ronde sur la construction hors site en tant que levier pour le bas-carbone. "Je dirige une entreprise qui fait des maisons en bois. On est capable de travailler en hors site pour faire du neuf, mais aussi de la rénovation", précise-t-il. La production en atelier ou en usine des éléments prêts à être assemblés sur chantier permet de diminuer la ressource matière, le temps de chantier, permettant par conséquence une réduction des gaz à effets de serre. Un autre avantage non négligeable, des conditions de travail plus sécurisées pour les employés lorsqu'ils sont en usine plutôt que sur le chantier.
Cette table ronde, qui réunira également André de Chefdebien (directeur innovation de Rector Lesage) et Frédéric Musselin (directeur business developpement du groupe Vivialys) aura lieu le 22 novembre à 18h30.
Le travail de Sonia Lavadinho, anthropologue urbaine et fondatrice de BFluid - un cabinet spécialisé dans la recherche et prospective en mobilité et en développement territorial durable - sera présenté le 22 novembre à 15h10. La conférence s'intitule "Ville relationnelles, stratégie de résilience du vivant". Elle appelle a redéfinir la ville dans son ensemble pour qu'elle soit vivable dans le long terme : "Même avec les bâtiments les mieux conçus, les gens ne voudront pas y vivre si le lieu où ils sont situé est invivable. Ils peuvent préférer un logement plus petit, s'il est conçu de manière à favoriser la relation avec l'autre, si les matériaux utilisés sont vivants et les vues extérieures naturelles. Il faut penser à la mobilité, il faut que les lieux favorisent les liens, les échanges entre les gens. Nous sommes la première génération qui allons vivre plus de cent ans, plus longtemps que nos maisons. Aujourd'hui, 4 ou 5 générations cohabitent. Il faut redéfinir les lieux de vie en fonction de tous ces facteurs. Il faut plus que de la décarbonation."
On notera également la présence de l'architecte italien Mario Cucinella lors de la keynote d'ouverture et de Navi Radjou, conseiller en innovation franco-américain d'origine indienne, auteur du concept d'innovation frugale : l'art de construire mieux avec moins.
Pour le programme complet et les inscriptions, c'est ici.