La profession a organisé une journée technique d’information dédiée à la norme NF EN 206-1 / CN, applicable au béton. L'occasion de sensibiliser les utilisateurs aux différentes évolutions. 

La norme européenne NF EN 206-1 / CN  est applicable aux bétons de structure qu’ils soient réalisés par un producteur de béton prêt à l’emploi (BPE), une centrale de préfabrication ou une centrale de chantier.

 

Cette norme contient des règles précises concernant la spécification, la production, la livraison et le contrôle de la conformité des bétons. Applicable depuis le 1^er janvier 2005, elle a été révisée en décembre 2012 et comporte quelques évolutions par rapport à l’ancienne norme XP P 18-305 d’août 1996.

 

«Cette norme prend en compte les expériences européennes, mais reste attachée à la connaissance française du matériau béton au travers de son annexe nationale. Pour le BPE, elle s’inscrit sur le fond dans la continuité de la norme française XP P18-305», explique Frank Daridon, adhérent du SNBPE.

 

Domaine d’application

 

Le domaine d’application de cette norme NF EN 206-1 / CN est le béton de structure mais certains bétons ne rentrent pas ce domaine d’application. Ainsi la norme NF EN 206-1 / CN ne s’applique pas aux bétons de remplissage et de tranchées.

 

Les bétons poreux, qui sont composés majoritairement de graviers et permettent de drainer l’eau en fond de forme font également partie des bétons qui ne sont pas structuraux. «Ces derniers sont souvent utilisés sur des aires de jeux pour enfants afin d’éviter des risques de glissades et de chutes ainsi que sur des terrains de tennis», souligne Frank Daridon.

 

Les bétons très légers «qui sont des bétons réalisés avec de petites billes de polystyrène et qui présentent une densité inférieure à 800 kg/m3», explique ce dernier, comptent également parmi les bétons qui ne sont pas structuraux.

 

D’autres bétons particuliers tels que les ‘aéré’, ‘mousse’ et ‘réfractaire’ sont hors champ d’application de la norme NF EN 206-1 / CN.

 

Les évolutions du béton

 

La norme NF EN 206-1 / CN définit des classes de résistance qui correspondent à la résistance caractéristique minimale que doit atteindre le béton. Celle-ci est mesurée lors de la compression d’éprouvettes béton arrivées à maturation à 28 jours.

 

Les désignations B25, B30 de l’ancienne norme deviennent C25/30, C30/37… La lettre B de béton devient C pour Concrete (béton en anglais) et les deux nombres correspondent aux résistances mesurées respectivement sur éprouvettes cylindriques ou moules cubiques.

 

La classe de résistance à la compression va donc de C8/10 à C100/115, sachant que des petits bétons affichent C8/10, les bétons utilisés principalement pour des fondations sont des C20/25, et le béton de base est un C25/30. Des résistances de C30/37 à C40/50 peuvent être demandées sur des parties d’ouvrages fortement sollicitées (type poutres)  A partir du C50/60, on définit ce béton comme étant un béton haute performance (BHP).

 

Classes d’exposition

 

La nouvelle norme définit également 18 classes d’exposition au lieu de 33 classes d’environnement précédemment qui intégraient les notions de béton armé (BA), béton non armé (NA) et de béton précontraint (BP). Ces classes d’exposition sont regroupées en deux familles ‘courantes’ et ‘particulières’.

 

«

Une classe d’exposition définit le niveau d’agressivité du milieu extérieur et les précautions à prendre en terme de formulation béton pour assurer une durabilité au produit. L’humidité et le gel, sont les deux éléments qui seront les plus agressifs vis à vis du béton et pourront nuire à terme à sa pérennité»,ajoute le spécialiste.

 

Les classes d’exposition ‘Courantes’ correspondent aux expositions rencontrées le plus fréquemment dans les ouvrages de BTP. Ces classes se nomment : XO pour le béton non armé, XC pour le béton armé soumis à des phénomènes de carbonatation «celui-ci est définit en 4 sous classes XC1, XC2, XC3 et XC4», et XF pour le béton soumis à des cycles gel/dégel, et il est également décliné en 4 sous catégorie XF1 à XF4.

 

Les classes d’exposition ‘Particulières’, quant à elles, correspondent à des expositions spécifiques telles que des ouvrages exposés à l’eau de mer ou des structures exposées à des milieux chimiquement agressifs. On retrouve ainsi la classe XS (XS1, XS2 et XS3) pour la corrosion induite par des chlorures présents dans l’eau de mer, XD (XD1, XD2 et XD3) pour la corrosion induite par des chlorures ayant une origine autre que marine et XA (XA1, XA2 et XA3) pour des attaques chimiques.

 

Classe de consistance

 

Dans la norme NF EN 206-1 / CN, 5 classes de consistance de béton sont définies selon l’essai d’affaissement (au cône d’Abrams). Ces classes d’affaissement sont : S1 avec un affaissement de 10 à 40 mm, le béton est très dur et est utilisé principalement sur des chantiers autoroutiers pour des bétons de glissières de type GBA, le S2 avec un affaissement de 50-90 mm est idéal pour des mises en œuvre avec des formes de pente, le S3 de 100-150 mm est la plasticité de référence aujourd’hui, le S4 est l’ancien béton fluide qui présente un affaissement entre 160 et 210 mm.

 

De plus, la NF EN 206-1 / CN a introduit une nouvelle classe, la S5 qui définit les bétons auto-plaçants BAP (horizontaux ou verticaux) qui sont très fluides.

 

Dimension des granulats

 

Le béton est caractérisé par la dimension maximale de ses granulats. La classification est fonction de la dimension nominale supérieure du plus gros granulat présent dans le béton.

 

Classes de chlorures

 

Enfin, la norme définit aussi 4 classes de teneur en chlorures qui sont définies en pourcentage du poids de ciment présent dan le béton. Les chlorures vont être l’élément le plus préjudiciable sur les armatures du béton, «si on a trop de chlorure en solution, on peut avoir des risques d’attaque des armatures dans le temps et à terme des phénomènes d’éclatement du béton», continue Frank Daridon. La classe de chlorure la plus commune est CL 0,40, les autres étant CL 0,20 ; 0,65 et 1,0.

 

 

Source : batirama.com / Aude Moutarlier

 

Le béton en France

 

• 44 millions de m3
• 4400 millions d’euros HT de CA
• 1800 centrales à Béton
• 520 entreprises
• 15000 salaries, dont 8500 pour la production et 6500 chauffeurs de camions malaxeurs

 

*SNBPE : Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi

CAPEB : Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment

CNATP : Chambre Nationale de l'Artisanat, des Travaux publicset Paysagistes