Après Coénove, c'est au tour de France gaz de réagir aux annonces gouvernementales du 22 mai, indiquant une élimination progressive des nouveaux équipement gaz, selon des modalités qui ne sont pas encore définies.
Dans un communiqué de presse ce matin, la filière gazière française s'inquiète face aux "signaux politiques contradictoires" qui sont envoyés aux Français.
Ainsi, indique le communiqué, d'un côté la ministre de la Transition énergétique a confirmé son ambition d'accélérer la production de gaz renouvelables par l'annonce de mesures réglementaires, relatives notamment au tarif d'achat de la production de biométhane. Le gouvernement a indiqué "viser 15% de gaz renouvelables à horizon 2030".
Mais d'un autre côté, le 22 mai, lors de la présentation des cibles sectorielles de décarbonation pour 2030, la Première ministre Elisabeth Borne a souhaité "la réduction de la part du chauffage dans le bâtiment", réduction qui "indique clairement l'intention gouvernementale d'annoncer la fin des chaudières gaz dans le logement, même pour les foyers souhaitant recourir aux gaz renouvelables", analyse France Rénov.
Dans son communiqué, France gaz rappelle les coûts associés aux travaux de rénovation énergétique et l'augmentation des prix de l'électricité. "Aujourd'hui, une solution électrique telle que la pompe à chaleur coûte environ 10.000€ de plus qu'une chaudière gaz à très haute performance énergétique, avec une durée de vie moindre. Viennent s'ajouter les coûts de maintenance des équipements supérieurs et des coûts substantiels de renforcement du réseau électrique" rappelle la filière.
De plus, ajoute-t-elle, l'électrification trop rapide du parc de chauffage fait peser "un risque sur la soutenabilité des réseaux électriques en hiver". "Les pouvoirs publics ne doivent pas sous-estimer le rôle du gaz dans la gestion de la pointe énergétique et conserver une vision équilibrée du mix énergétique."
Jean-Marc Leroy, président de France gaz, défend une vision équilibrée de la transition énergétique où le gaz vert aura sa place. © France gaz
Jean-Marc Leroy, président de France gaz, conclut : " la place attribuée aux solutions gaz et aux innovations de la filière gaz renouvelables pourrait encore être amplifiée pour atteindre plus vite cet objectif. Invité à contribuer au groupe de travail de la Loi de Programmation Energie Climat dédié à la production de chaleur et d’énergies bas carbone, France gaz y défendra avec vigueur sa vision équilibrée d'une transition énergétique inscrite au cœur des territoires, qui permettra de répondre, en toute saison, à la diversité des besoins des Français et des entreprises."
Sur le même sujet, notre sondage, intitulé "Le Gouvernement souhaite éliminer progressivement les chaudières fioul et gaz. Est-ce, selon vous, une bonne idée ?", qui est en ligne depuis cette annonce gouvernementale, a récolté (à l'heure de publication) près de 550 réponses. Une écrasante majorité de personnes (94%) ont voté "non", et de nombreux commentaires plaident pour le maintien d'un mixe énergétique bénéfique pour le pays.
Le sondage reste encore ouvert afin de récolter vos commentaires et vos avis.
Je soutiens les propositions de France Gaz qui me paraissent réellement progressistes et raisonnables, et je suis opposé à une interdiction brutale des chaudières à gaz qui dégraderait encore plus le pouvoir d’achat des ménages et apporterait à beaucoup de très fortes contraintes d’équipement.
Encore une incohérence gouvernementale ! Tout pour le gaz puis pour l'électricité puis ensuite ?
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Comment fait-on pour installer une PAC air-eau dans un appartement d'un immeuble collectif ancien (debut 1900) chauffé avec des chaudières gaz individuelles, lorsque l'assemblée des copropriétaires refuse l'installation de l'échangeur externe sur un mur de l'immeuble (seule solution technique possible en l'absence de balcon et de terrasse) ainsi que a réfection indispensable de la colonne montante électrique de l'immeuble ?