Depuis le 1er janvier dernier, la mesure de la perméabilité à l’air de l’enveloppe des bâtiments neufs prévue dans la RT 2012 devient obligatoire à la réception des bâtiments résidentiels individuels.
Elle l’était déjà pour les bâtiments résidentiels collectifs et pour les autres constructions bénéficiant du label BBC-Effinergie délivré avant cette date.
Afin d’encadrer cette nouvelle profession des « mesureurs », le Ministère de l’Ecologie avait mis en place un dispositif d’autorisation des opérateurs de mesures de la perméabilité, dont il a ensuite confié la gestion à Qualibat à partir de 2011.
C’est dans ce contexte que l’organisme de qualification a mis en place un référentiel définissant les exigences et constitué une commission d’examen qui délivre la qualification 8711 aux entreprises disposant dans leur effectif d’un ou plusieurs opérateurs de mesures autorisés.
Cette qualification 8711 est requise pour obtenir du ministère l’autorisation nominative des personnes qui, au sein des entreprises qualifiées, sont habilitées à faire ces mesures.
Elle est attribuée aux entreprises qui, pour le compte d’un tiers, assurent, dans le cadre d’une activité commerciale, la préparation du bâtiment, la recherche des fuites et la mise en place d’un système de mesures et leur réalisation.
Il est délivré, aux entreprises titulaires de la qualification 8711, un certificat d’un modèle spécial, sur lequel figure la liste des opérateurs de mesures qualifiés exerçant en leur sein.
Au 31 décembre 2012, 572 opérateurs de mesures répartis dans 432 entreprises, étaient autorisés à exercer leur activité, contre 320 opérateurs dans 251 entreprises à fin 2011, soit une augmentation respective de 79% et 72% en un an.
Le nombre d’entreprises qualifiées et d’opérateurs qualifiés, qui s’élevait respectivement à 140 et à 178 fin 2010, a plus que triplé ces deux dernières années.
Qualibat est légèrement en deçà des objectifs qu’il s’était fixé il y a un an escomptant quelque 500 entreprises qualifiées avec 600 opérateurs autorisés à la date d’entrée en vigueur de la RT 2012.
Outre la cessation d’activité d’une douzaine d’entreprises et la disparition d’autant d’opérateurs de mesures enregistrées en 2011 et 2012, ce retard est principalement dû au fait que le nombre de passages en commission, nécessaire à l’attribution de la qualification et de l’autorisation, augmente sensiblement année après année (2,4 passages en 2012, contre à 2,1 en 2009). Cette augmentation démontre que les compétences ne sont pas toujours présentes chez les demandeurs.
Même si l’appréciation de l’effet «RT 2012» et les difficultés du secteur de la construction rendent délicate toute extrapolation des résultats 2012 à fin 2013, tant sur le nombre d’entreprises qualifiées 8711 que sur celui des opérateurs, Qualibat estiment à 800 le nombre d’opérateurs qui seront autorisés à effectuer des mesures de perméabilité à l’air au 31 décembre.
En tout état de cause, le nombre de mesureurs autorisés restera faible au regard des besoins théoriques découlant de l’application de la RT 2012 et qui avaient été chiffrés entre 2 000 et 3 000 opérateurs.
Cependant, force est aujourd’hui de constater que le nombre d’opérateurs actuellement en activité permet de faire face à la demande de mesures. Aucune remontée d’informations ne fait état d’un allongement des délais d’attente.
Indépendamment des mesures désormais obligatoires dans les constructions neuves, il est également pertinent de faire intervenir aussi des opérateurs de mesures dans le cadre d’opérations de rénovation énergétique.
Ainsi, la détermination au préalable du niveau de perméabilité à l’air d’un bâtiment existant permet de fixer un objectif précis dès lors que les défauts de son enveloppe et la possibilité ou non de les corriger sont identifiés.
Certains ouvrages ont des performances d’étanchéité à l’air satisfaisantes qu’il faut savoir valoriser dans une éventuelle étude thermique et préserver durant les travaux de rénovation. A l’inverse, d’autres ont une perméabilité à l’air excessive, avec certains défauts faciles à corriger à faible coût et d’autres plus délicats engendrant de lourdes dépenses.
Même en l’absence de toute obligation réglementaire, les acteurs de la rénovation énergétique ont aussi tout intérêt à faire réaliser des mesures de perméabilité à l’air dans les bâtiments dont ils doivent améliorer la performance énergétique.
Source : batirama.com
Les régions comptant le plus grand nombre d’entreprises qualifiées sont dans l’ordre Rhône-Alpes (59 entreprises), les Pays-de-la-Loire (45) et la Bretagne (40), distançant l’Ile-de-France qui, avec 23 entreprises, occupe la 7ème position, derrière l’Aquitaine (33), le Languedoc Roussillon (28 ) et l’Alsace (24).
La région parisienne arrive en 3ème position pour le nombre d’opérateurs de mesures (60), devancée par Rhône-Alpes (62) et la Bretagne (62), deux à quatre fois moins peuplées, et suivie par les Pays-de-la-Loire (54).
Ces quatre dernières régions concentrent à elles seules 41,6% des opérateurs autorisés en France. Enfin, PACA, 3ème région française, n’occupe que la 13ème place en nombre d’entreprises (13) et la 11ème ex æquo en nombre d’opérateurs (19).
En queue de peloton figurent - outre les Dom-Tom qui ne comptent toujours pas d’entreprise, ni d’opérateur - la Picardie (5), le Limousin (4) et la Corse (4) pour le nombre d’entreprises, et l’Auvergne (10), la Corse (6) et le Limousin (5) pour le nombre d’opérateurs. À noter que la Corse ne disposait ni d’entreprise, ni d’opérateur en 2011.