Fissuration précoce des bétons : le béton est un matériau vivant

Fissuration précoce des bétons : le béton est un matériau vivant

A l’initiative de l’UMGO de Rhône-Alpes, une rencontre technique a fait le point sur “La fissuration des bétons : entre préjudice et esthétique…




 

Les bétons bruts de décoffrage, ou simplement peinturés ou lasurés, ont le vent en poupe… Autrefois dissimulé sous un enduit ou un isolant, le béton d’aujourd’hui est fier de se montrer. Atout et revers de la médaille, le béton doit être parfait, exempt de défauts trop visibles ou de microfissures. Or, ces défauts apparaissent très vite, quelques heures, quelques jours ou quelques mois après le coulage. Dans tous les cas de figures, l’entrepreneur est en première ligne et dans le cadre de la garantie contractuelle, il lui incombe de trouver une solution… C’est donc sur ce thème sensible que se sont réunis des entrepreneurs, des architectes, des donneurs d’ordre afin d’envisager des solutions pour remédier à ce problème récurrent depuis quelques années.

 

Courageux DTU Dallage !

 

Situation paradoxale, les normes de produit ou d’exécution sont prétendument plus exigeantes que celles du passé… certes, mais elles sont toutes à caractère structurel et n’intègrent pas l’aspect esthétique. C’est dommage ! Même le fascicule de documentation FD P18-503–Surfaces et parements du béton précise l’aspect d’une surface de béton, par sa planéité, son bullage et sa teinte. Mais il ne dit rien au sujet d’éventuelles microfissures, et pour cause, la fissuration ou la microfissuration est toujours assimilée à une malfaçon d’ordre structurel. Seul le courageux DTU 13.3-Dallages précise que la fissuration du béton est un phénomène inhérent à la nature du matériau. L’objet de ce texte est de limiter la densité et l’ouverture des fissures sans prétendre éviter leur formation.

 

Une responsabilité souvent partagée

 

La recherche de la responsabilité est délicate, car une analyse fine de la problématique démontre une responsabilité partagée de tous les acteurs de la construction, même si certains ont plus de responsabilités que d’autres… Quoiqu’il en soit, il est très rare qu’une seule cause soit pathogène, mais le cumul le devient, selon un expert présent à cette réunion. Un ouvrage bon marché, réalisé trop rapidement, conçu a minima et avec des incorporations à outrance dans les planchers, avec un béton aux caractéristiques modeste, aura peu de chance d’être ­esthétiquement parfait.

 

Source: batirama.com / F. L.

 

LA MISE EN OEUVRE S'AMELIORE

 

Souvent décriée, la mise en œuvre s’est beaucoup améliorée depuis quelques années. Les ajouts d’eau très nocifs pour le béton, en termes de résistance et de retrait, sont de moins en moins pratiqués. Par ailleurs, la cure des surfaces horizontales en béton est désormais entrée dans les mœurs. Néanmoins, il faut bien avoir en tête qu’un parement de béton doit respecter une mise en œuvre soignée de la part du personnel d’exécution, d’où l’importance de sa formation. Améliorer le relationnel avec les corps d’états secondaires (électricité, plomberie, chauffage) est également indispensable. En effet, trop d’inserts sont incorporés dans les voiles ou dans les dalles et ce, malgré des limites définies dans le DTU 21- Exécution des ouvrages en béton. Enfin, il faut être très exigeant sur la qualité du béton et notamment sur sa consistance (privilégier un béton de consistance S4 pour les dalles, par exemple)…
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