Dans un communiqué le 26 septembre, l'association IBC - Ingénierie Bois Construction -, qui regroupe des bureaux d'études indépendants œuvrant avec des architectes et des entreprises spécialisées du matériau bois, tire la sonnette d'alarme au sujet de la version actuelle de la révision de l'arrêté du 25 juin 1980 concernant la sécurité incendie des ERP.
En effet, indique-t-elle, "l'application de ce texte en l'état donnerait durablement un autre visage aux futurs bâtiments de nos collectivités. Quelle ville, quel village n'a pas un gymnase, une salle des fêtes ou une école où l'on peut voir, toucher, sentir le bois ? Cette ambiance si caractéristique du bois visible, le projet de réglementation ne le permettrait plus, même pour des bâtiments en simple rez-de-chaussée."
IBC s'inquiète également des conséquences que le texte pourrait entraîner sur le plan environnemental, compliquant l'utilisation du bois dans la construction et donnant "un coup d'arrêt" à la dynamique actuelle poussée par la RE2020. "Les exigences énoncées dans le projet de révision entraîneraient en effet une dégradation du bilan environnemental par la limitation d'emploi des matériaux biosourcés et l'ajout de matériaux carbonés."
L'association évoque également la complexité du projet de texte, "difficile d'accès, même pour les sachants", s'inquiétant qu'il pourrait être source de nombreuses interprétations non arbitrées qui entraîneraient des situations d'incertitudes et de blocage. IBC indique aussi que dans le texte se trouvent de "nouveaux critères qui n'ont fait l'objet d'aucune validation normative" et regrette l'absence d'une étude d'impact, qui aurait été nécessaire pour "des changements aussi conséquents dans une réglementation."
"C’est pourquoi nous demandons de manière solennelle un moratoire sur la révision de cet arrêté. Dans ce contexte évolutif, seul ce moratoire permettra de trouver le bon équilibre entre faisabilité technique, maîtrise des risques et progrès environnemental."