La question de l'auto-rénovation avait déjà été évoquée par l'Anah (Agence nationale de l'habitat) au mois de mai dernier, lorsque la possibilité d'ouvrir MaPrimeRenov' aux particuliers réalisant eux-mêmes leurs travaux de rénovation énergétique avait été évoquée. Un sujet qui n'a jamais été tranché mais qui serait "un vrai sujet d'actualité", avait alors révélé la directrice générale de l'Anah au journal Le Monde le 25 mai.
Le 3 octobre, le ministère du Logement a également révélé son intérêt pour la mise en place d'une telle mesure : "Le Gouvernement juge pertinent de s'intéresser au phénomène d'auto-rénovation, et en particulier à celui de l'auto-rénovation accompagnée (ARA), correspondant aux rénovations réalisées par le propriétaire lui-même, accompagné et conseillé par un professionnel du bâtiment" indique un écrit ministériel. Une mesure qui permettrait de multiplier les projets de rénovation énergétique à plus grande échelle. Mais le ministère précise cependant que les particuliers ne pourraient bénéficier de l'aide MaPrimeRénov', réservée aux professionnels labelisés RGE. Un autre type de soutien financier public serait donc mis en place.
Le 4 octobre, dans un communiqué, la FFB a immédiatement tiré la sonnette d'alarme, rappelant que "seuls des travaux réalisés par un professionnel qualifié, soumis aux exigences du label "RGE" contrôlé par l'Etat, sont à même d'améliorer la performance énergétique d'un logement." La FFB s'inquiète également des risques de travail dissimulé, avec achat de matériel dans les grandes surfaces de bricolage.
Olivier Salleron, président de la FFB, a précisé que le dispositif aurait pour conséquence "de promouvoir l'amateurisme dans un domaine où plus que jamais nous avons besoin de compétences acquises et mises régulièrement en pratique. Qui assurera les propriétaires en cas de travaux mal réalisés ? Pour développer le marché, il serait plus judicieux d'élargir les critères d'éligibilité de MaPrimeRénov' à un plus grand nombre de Français."
De même, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) est vent debout contre ces propositions. "Ces propos du ministère du Logement sont inaudibles. Ce n’est pas en encourageant l’auto-rénovation que nous allons atteindre nos objectifs environnementaux mais en s’appuyant sur les artisans du bâtiment dont c’est le métier !" peut-on lire de la part de Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, sur X (anciennement Twitter). Jean-Christophe Repon a également pointé du doigt à nos confrères de Batiactu "le paradoxe qu'il y aurait à demander à des artisans d'accompagner des particuliers, alors même que les pouvoirs publics semblent mettre en doute les compétences de ces mêmes artisans en matière de rénovation énergétique".
Et vous, pensez-vous qu'il serait judicieux d'ouvrir les aides à la rénovation aux particuliers réalisant eux-mêmes leurs travaux ?
Très souvent les particuliers dans leur travaux sont meilleurs que les professionnels
N'oublions pas que l'intervention de professionnels garanti au client un résultat final et est amorti par MaPrimeRenov'.
Il ne faut pas oublier ceux qui travaillent déjà dans le btp depuis des années et qui font de la rénovation pour leur patron
Au-delà des arguties corporatistes, cela fait plus d'un demi-siècle que des particuliers isolent leurs biens et certains mais pas tous le font très bien. Les accompagner est nécessaire, la France est en retard, cela fait longtemps que nos voisins ont des dispositifs qui fonctionnent. Les entreprises ne peuvent pas tout faire.
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Je suis complètement d'accord avec "archi", d'autant que la réalisation par des artisans n'est pas la garantie d'une réalisation dans les règles de l'art.