Dans un immeuble de logements locatifs, un expert est appelé afin d’examiner un sinistre intervenu dans les logements du dernier niveau en duplex. 

 

Lors de fortes pluies, des infiltrations importantes se produisent dans un logement en duplex. L’eau apparait au niveau du plancher intermédiaire, dans la cage d’escalier. Les occupants sont contraints de mettre des seaux pour recueillir l’eau et de nettoyer à la serpillière. Les dommages consécutifs sont importants en plafonds et en papiers peints.

 

 

1. Les infiltrations ont détérioré le plafond en plaques de plâtre et tâché le papier peint.

 

 

2. La gouttière nantaise est ouverte à son extrémité, sans aucun renvoi d’eau, et l’écran sous-toiture est discontinu.

 

 

3. L’eau s’échappe de la gouttière lors d’un essai d’arrosage.

 

Le diagnostic

 

Plusieurs causes se cumulent :

• les gouttières nantaises sont dépourvues de talons à leurs extrémités et de descentes EP : l’eau qui sort des gouttières est projetée directement sous les tuiles ;
• aucun renvoi d’eau n’a été réalisé pour diriger le flux d’eau dans le sens de la pente ;
• la zinguerie de rive ne comporte qu’un simple pli, insuffisant pour maîtriser le flux d’eau sortant des gouttières ;
• accessoirement, car il n’a pas un rôle d’étanchéité mais de protection contre la neige poudreuse, l’écran de sous-toiture présente d’importantes discontinuités. Les eaux d’infiltrations ne sont donc pas renvoyées dans les gouttières de rives d’égout inférieures.

 

Ce qu’il aurait fallu faire

 

Il convenait :

• soit de mettre en œuvre des gouttières nantaises fermées aux extrémités par des talons et munies de descentes EP ;
• soit de disposer un renvoi d’eau empêchant les eaux sortant des gouttières nantaises de s’engouf­frer horizontalement sous les tuiles. Parallèlement il fallait poser l’écran sous toiture sans aucune discontinuité, conformément au CPT de mise en œuvre des écrans souples de sous-toiture faisant l’objet d’un ATec (Cahier CSTB n° 3356)

 

Source : batirama.com / Fondation Excellence SMA, Patrick Beaunier