"Je suis favorable à cette évolution, à cette révolution" et "je souhaite que s'engage maintenant (...) une discussion de fond sur cette question de l'autoconsommation qui est une problématique valable pour le photovoltaïque et le solaire mais aussi pour d'autres énergies renouvelables", a déclaré Mme Batho, lors d'un colloque organisé par le SER-Soler, qui fédère des industriels du photovoltaïque.
L'autoconsommation d'électricité a le vent en poupe chez les particuliers dans des pays comme l'Allemagne. Mais elle n'est guère pratiquée actuellement en France, bien qu'elle soit réglementairement possible.
Il est en fait financièrement bien plus intéressant pour les foyers français qui produisent leur propre courant (par exemple avec des panneaux solaires) de le revendre à EDF via un contrat de longue durée, car ils bénéficient alors de tarifs de rachat élevés et garantis par le gouvernement, qui leur permettent de rentabiliser leur investissement.
Le développement de l'autoconsommation, qui est notamment défendu par divers participants du débat sur la transition énergétique, nécessiterait de mettre en place d'autres mécanismes incitatifs et de résoudre des questions liées notamment au lien avec le réseau électrique national ou au stockage éventuel du courant auto-produit.
"Je pense que l'autoconsommation ce n'est pas l'autarcie, donc ce ne doit pas être la remise en cause du réseau national intégré, dont nous avons absolument besoin, de même que la péréquation tarifaire et le coût unique de l'électricité" sur l'ensemble du territoire, a estimé Mme Batho.
La ministre a ajouté avoir demandé à son administration une expertise sur cette question. "Tout ne sera pas possible, et il faudra certainement faire des choix, parce que nous voulons mettre en place des dispositifs de soutien aux énergies renouvelables qui soient soutenables dans une situation économique qui n'est pas facile pour la France, mais c'est une évolution nécessaire", a-t-elle conclu.