Encadré par le nouveau ministre délégué au Logement Guillaume Kasbarian et par le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires Christophe Béchu, le Premier ministre a pris la parole devant les caméras ce mercredi, lors d'une visite de chantier dans le Val-de-Marne : "J'ai décrété l'urgence pour le logement en France". "On va se battre centimètre par centimètre, mètre carré par mètre carré pour aller chercher du logement pour les Français. On va aller chercher tous les logements possibles avec les dents", a-t-il dit, réitérant ce qu'il avait déjà annoncé lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale fin janvier. "L'objectif, c'est de garantir des résultats concrets, tangibles dans les trois ans qui viennent", a poursuivi Gabriel Attal.
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— Gouvernement (@gouvernementFR) February 14, 2024
22 "territoires engagés pour le Logement" ont été retenus par le Gouvernement. Ces derniers s'engageront à construire environ 1.500 logements chacun d'ici à trois ans, soit 30.000 en tout. "22 premiers territoires dans lesquels on va mettre de l'argent public pour équilibrer un certain nombre d'opérations, qui sinon n'auraient pas pu sortir de terre à court terme, et dans lesquelles on va simplifier drastiquement les procédures", a expliqué M. Attal, citant notamment Villejuif, Dunkerque, Dieppe, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Saint-Malo, Ferney-Voltaire et Biarritz.
Pour faciliter la construction, le Premier ministre a par ailleurs évoqué la "surélévation, notamment en ville". "On va continuer à construire notamment en surélevant un certain nombre de bâtiments". "En Ile-de-France, il y aura un investissement, y compris financier de l'État, et je souhaite que dès 2025 on construise à la verticale dans toutes les grandes villes de France", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a également évoqué la "maison individuelle", qui fait "partie du rêve français". Or "souvent, autour des pavillons, il reste de la place dont on ne sait parfois pas quoi faire". "On va considérablement simplifier les procédures pour ceux qui le souhaitent, pour qu'ils puissent faire construire un logement supplémentaire sur leur terrain", a-t-il prôné.
Parmi les autres mesures esquissées, la facilitation de la transformation de bureaux en logement via des simplifications procédurales pour les maires, ainsi que "la création de permis de construire réversibles", pouvant passer d'un immeuble de bureaux à un immeuble de logements.
M. Attal souhaite également le doublement de la production de logements locatifs intermédiaires, proposés à des tarifs réglementés mais plus élevés qu'en logement social, "dans les années qui viennent d'ici la fin du quinquennat". Un objectif déjà évoqué par Élisabeth Borne en novembre.
"Et puis il y a un enjeu évidemment sur la demande, c'est notamment tout le travail mené avec les banques pour faciliter l'accès au crédit", a ajouté M. Attal.
"Oui, il faut continuer monsieur le Premier ministre!" peut-on lire dans un communiqué de la FFB qui a suivi la visite de chantier des trois ministres. Olivier Salleron, président de la FFB, a ajouté qu'il y avait urgence : "Après les alertes portées fortement depuis plusieurs mois sur la colère qui gronde, produire du logement reste une mission essentielle du bâtiment au service des Français, pas seulement dans les 22 territoires mais dans les 1.200 agglomérations que compte le pays." Le président de la FFB a ajouté attendre la concrétisation des mesures annoncées et a rappelé que la FFB avait déjà soumis ses propositions.
De son côté, la Capeb renouvelle ses revendications dans une lettre ouverte au Premier ministre en début de semaine. Co-signée par 24 organisations professionnelles et groupes industriels (l'AICB, Algorel, Coedis, Coénove, la FF3C, la FND, France Gaz Liquides, la FDMC, France Gaz, le groupe Frans Bonhomme, GRDF, Herige, Kiloutou, Knauf, Larivière, Loxam, Layher, Orcab, PPG, SNSO, Urmet, Viessman et Würth), la lettre exhorte le Gouvernement à revoir sa copie en ce qui concerne la réforme de MaPrimeRénov' pour éviter une "catastrophe annoncée".
"La réforme de MaPrimeRénov' entrée en vigueur le 1er janvier 2024 ne vous donnera pas les moyens d'atteindre les objectifs de décarbonation des bâtiments fixés dans le cadre de la planification écologique", peut-on lire sur la lettre commune. "La croissance des travaux de rénovation énergétique diminue, trimestre après trimestre, tout comme le nombre d'entreprises RGE et tout particulièrement le nombre de TPE, conséquence logique de la complexité grandissante des dispositifs RGE et CEE, qui, pour autant, n'a pas permis de lutter efficacement contre la fraude."
Les signataires de la lettre réclament les mesures suivantes, qui avaient déjà plusieurs fois été évoquées par la Capeb :
Ce matin, les ministres Christophe Béchu et Guillaume Kasbarian ont rencontré la Capeb et la FFB pour discuter de la simplification du parcours de rénovation des logements. Dans un communiqué du Ministère de la Transition énergétique envoyé en début d'après-midi, il est indiqué que les demandes des organisations professionnelles avaient été entendues, notamment en ce qui concerne la "lourdeur administrative" du processus de rénovation énergétique.
Une nouvelle réunion est prévue "début mars" afin de mettre en place les assouplissements suivants : limiter les obligations de recourir à un accompagnateur agréé seulement aux subventions les plus élevées, simplifier le label RGE pour les petites et moyennes entreprises, et lever les restrictions de financement concernant les gestes de rénovation simples et efficaces.
Affaire à suivre...
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Concernant MaPrimeRenov', il est absurde de ne pas en faire bénéficier les logements qui sont équipés en tout électrique lors de la pose d'une pompe à chaleur. Il va de soi que ce mode de production d’énergie bien qu’également électrique doit permettre de réduire la consommation et donc de rendre de la disponibilité au réseau. quand tout le monde aura supprimé la consommation d'énergie fossile (auto, chauffage...), aura t on assez d’électricité ? les économies seront les bienvenues un peu de bon sens s'il vous plait