La France va manquer son objectif d’énergies renouvelables

La France va manquer son objectif d’énergies renouvelables

« Les énergies renouvelables font l’objet d’un très fort ralentissement » s’inquiète le Syndicat de la filière qui réclame entre autres, une TVA de 5 % pour le bois de chauffage.




A quelques jours de la Conférence Environnementale qui aura lieu les 20 et 21 septembre 2013, le SER par la voix de son président Jean-Louis Bal, a fait état de constats alarmants, notamment pour la santé des entreprises.

 

Selon les chiffres officiels, la part des EnR est passée de 9% à l’époque du Grenelle, à 14% en 2012, pour être aujourd’hui de 13,7% aujourd’hui mais cette réalité masque la situation de certaines filières.

 

Alors que la biomasse et les biocarburants sont en pleine ascension, l’éolien (terrestre et offshore), le photovoltaïque ou encore le solaire thermique marquent un net ralentissement.

 

« Si rien ne change rapidement, nous n’obtiendrons qu’une part de 17%  des EnR en 2020 au lieu des 20% prévus, explique Jean-louis Bal. Conséquence de ces retards : des problèmes pour les entreprises et les emplois.

 

Il est vrai que la création de 50 000 emplois entre 2005 et 2010 s’est muée ensuite en destruction, pour arriver aujourd’hui à un secteur qui ne représente plus que 70 000 emplois (à comparer avec les 225 000 emplois prévus au cas où le quota de 23% serait atteint en 2020).

 

De nombreuses causes

 

Ce  constat peu reluisant tire son origine de trois sources essentielles, tout d’abord, juridiques et réglementaires, en raison de la trop forte complexité.

 

Des causes économiques et financières expliquent ensuite cette situation avec l’insécurité du cadre tarifaire, la surcapacité de production électrique en Europe et les investissements super-capitalistiques qui bloquent les investisseurs et rendent les banques frileuses.

 

A cela s’ajoutent des coûts de raccordement à la charge des producteurs et des modifications fréquentes des soutiens gouvernementaux.

 

Enfin, le SER soulève des raisons d’ordre techniques, par exemple, la longueur et l’insécurité des procédures de raccordement aux réseaux ou la multiplication des contraintes techniques telles que les radars ou le balisage.

 

Pourtant le développement des EnR est indispensable pour développer les coûts de production, réduire les importations énergétiques qui représentent 400 milliards d’euros de combustibles fossiles, répondre à un large potentiel de relance économique avec le développement d’emplois localisables et  permettre aux entreprises françaises de prendre position sur le marché mondial (100 MW sont installés chaque jour dans le monde).

 

Une relance en deux temps

 

Dans ce cadre, les mesures du plan de relance proposées par le SER constituent une fusée à deux étages : à court terme (6 mois au plus), au travers de 23 propositions réparties en 6 orientations principales.

 

Il s’agit notamment d’améliorer le pilotage des EnR au niveau national et régional, créer un choc de simplification administrative, sécuriser l’économie des projets (avec des tarifs stables, par exemple), renforcer la fiscalité écologique (sur le bois et les PAC,)…

 

Les professionnels de la filière demandent de revenir à une TVA de 5 % sur le bois de chauffage (il doit passer à 10 % en 2014). Cette mesure permettrait d’encourager la filière du bois énergie qui représente aujourd’hui plus de 45 % de notre production d’énergies renouvelables.

 

Sur le moyen terme, le SER préconise d’anticiper l’évolution des mécanismes de soutien en tenant compte de l’amélioration de la compétitivité de chaque filière, mais aussi de financer efficacement les projets et investissements en lançant un programme Bpifrance « ENR » pour faciliter l’accès aux crédits.

 

« Nous proposons donc des mesures qui peuvent porter leurs fruits immédiatement, a insisté Jean-Louis Bal pour conclure. Ainsi, la suppression de l’obligation d’intégration du photovoltaïque au bâti, qui est un nid à problèmes et génère des surcoûts inutiles, pourrait faire l’objet d’un arrêté qui relancerait immédiatement le marché.

 

Par ailleurs, les mesures que nous demandons sur un plus long terme sont indispensables pour la pérennité d’un marché qui doit rester dynamique».

 




Source : batirama.com / Michèle Fourret

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