Les maires des communes littorales, dont les communes sont menacées par l'érosion côtière, ont alerté mercredi 20 novembre 2024 sur "l'urgence absolue" de créer un "fonds national" pérenne pour assurer "la survie" des littoraux face à la dramatique ampleur des conséquences du changement climatique.
Dans un communiqué commun diffusé à l'occasion du Congrès des maires, l'AMF (Association des Maires de France) et l'Anel (Association nationale des élus des littoraux), ont écrit : "Nos communes ne peuvent pas porter seules le fardeau du recul du trait de côte". De fait, devant "l'inaction persistante du gouvernement" et "l'absence de dispositifs financiers adaptés", les deux associations lancent un "appel solennel" à la création d'un financement dédié à la gestion de la bande côtière. "Nos littoraux, aujourd'hui en première ligne des effets du changement climatique, se voient délaissés, malgré la multiplication des preuves et des études démontrant l'ampleur de la menace", constatent-ils amèrement. "Sans une prise en charge nationale forte et pérenne, les communes littorales se verront bientôt incapables d'assurer la sécurité de leurs habitants et de préserver leurs infrastructures essentielles", ajoutent-ils.
Selon le dernier rapport du Cerema, un établissement public qui accompagne l'État et les collectivités dans l'adaptation au changement climatique, l'érosion côtière grignote inexorablement 20 % du littoral français et pourrait affecter, si rien n'est fait, des centaines de milliers de logements, infrastructures et activités économiques d'ici 2100, en raison de l'accélération de la montée du niveau de la mer. À l'horizon 2100, "ce sont plus de 450 000 logements et des milliers de bâtiments publics qui risquent d'être atteints, avec des coûts estimés en dizaines de milliards d'euros", précise le communiqué.
À court terme, les biens menacés représentent déjà des centaines de millions d'euros, en logements et locaux d'activité.
Pourtant, le projet de loi de finances 2025 ne prévoit toujours aucun financement propre. De plus, le fonds verts a été réduit d'1,5 milliard d'euros alors que les besoins de financement pour des projets d'adaptation "ne cessent de croître", soulignent les associations.
L'AMF et l'Anel demandent la création d'un "fonds national pérenne, dans le cadre de la solidarité nationale, inspiré du fonds Barnier, et alimenté par de nouvelles ressources". Ils proposent notamment :
– de flécher "une fraction des recettes qui seront issues de l'activité des éoliennes en mer situées au-delà des 12 milles nautiques" ;
– Ou encore de créer une "participation symbolique des usagers du littoral".