Le groupe Poujoulat marche sur deux jambes : les conduits de fumée et le bois énergie

Vue aérienne de l'usine Poujoulat près de Niort avec un premier équipement photovoltaïque

Après ses sorties de toit et ses conduits de fumée, Poujoulat développe des solutions techniques pour des cas complexes d’évacuation des fumées en immeuble collectif. Il est aussi devenu un acteur majeur du bois énergie.




Le chiffre d’affaires du groupe Poujoulat, né en 1950 et qui aura 75 ans cette année, est passé de 245 millions d’euros en 2020/2021 à 352 millions lors du dernier exercice fiscal 2023/2024.

Cette importante progression est attribuable au doublement de l’activité bois énergie, passée de 82 M€ en 2020/21 à 153 M€ en 2023/24, et à la progression de 20 % de l’activité conduits de cheminées et cheminées industrielles. Aujourd’hui, les conduits de cheminées pèsent 57 % du Chiffre d’Affaires, contre 43 % pour le bois énergie. Mais selon Frédéric Coirier, le PDG du groupe Poujoulat, l’entreprise vise 500 M€ de CA en 2027/28, avec une répartition de 50 % pour le bois énergie et 50% pour les activités liées au métal.

En effet, Poujoulat fabrique et commercialise des conduits de fumées métalliques, pour toutes sortes d’emplois, mais il a l’an dernier lancé une nouvelle activité de conduits métallique pour la rénovation des installations de VMC en maison individuelle sous la marque Vitalome et développe depuis 2021 des habillages esthétiques pour pompes à chaleur air/eau sous la marque OUTSTEEL, ainsi que du mobilier urbain en acier avec sa filiale Tôlerie Forézienne.

Enfin, le groupe a créé l’an dernier, la marque Nova Cité qui installe et entretient des produits de design extérieur : mobilier urbain, sièges d’arbitres au stade Rolland Garros, etc.

 

L’usine Poujoulat près de Niort, la principale usine du groupe, possède également un important centre de formation qui voit passer 2 000 stagiaires par an. Il est notamment certifié par le Costic pour la formation de ramoneurs fumistes en quatre semaines. © PP

 

 

 

 

 

Des solutions de conduits très techniques pour immeubles collectifs

Le plus intéressant, à notre avis, demeure l’ensemble de solutions très techniques développées pour l’évacuation des produits de combustion dans des configurations bien précises en immeubles de logements collectifs existants. La construction neuve, grâce à la RE2020, peut désormais très difficilement être équipée de solution gaz. Reste donc l’existant, où Poujoulat a identifié plusieurs segments porteurs.

Le premier segment est la rénovation des conduits collectifs maçonnés de type Shunt ou Alsace, auxquels étaient raccordées des chaudières murales gaz individuelles classiques à tirage naturel. La Directive européenne ecoDesign institue en effet des rendements planchers pour les chaudières, avec un calendrier d’élévation des rendements. Il n’est plus possible de commercialiser en Europe autre chose que des chaudières gaz à très haut rendement, pour l’essentiel des chaudières à condensation. Il n’est pas possible de raccorder une chaudière à très haut rendement à un conduit Shunt ou Alsace. C’est un conduit maçonné et l’humidité des contenues dans les fumées va condenser et ruisseler dans les conduits. De plus, les conduits Shunt ou Alsace assuraient en même temps la ventilation des logements, l’air ambiant étant extrait par ces conduits en même temps que les fumées.

 

Poujoulat a donc développé Rénodens, qui tout à la fois continue d’assurer la ventilation du logement et évacue les produits de combustion dans des conduits étanches, ce qui permet l’installation de chaudières gaz à condensation en remplacement des chaudières classiques. Rénodens comporte trois éléments : une sortie de toit et un terminal en haut du conduit Shunt ou Alsace, des conduits concentriques individuels en polypropylène résistant à des températures de 120 °C et étanches jusqu’à une pression de 5 000 Pa, des accessoires de raccordement à la chaudière. Cette année, Poujoulat introduit un nouveau support de conduit individuel qui se pose sans aucun percement dans un conduit Shunt ou Alsace. Ce qui est particulièrement intéressant en présence d’amiante dans le conduit Shunt ou Alsace. © Poujoulat

 

 

Rénodens peut désormais aussi être utilisé pour rénover les conduits existants 3CE à Tirage Naturel. Ce sont des conduits métalliques collectifs et concentriques, dans lesquels le conduit central assure l’évacuation des fumées, tandis que le conduit extérieur apporte l’air comburant nécessaire à des chaudières étanches à tirage naturel de type C42 ou C43. Ces générateurs ne sont plus fabriqués non-plus. Jusqu’à 20 chaudières à condensation neuves peuvent être raccordées sur un conduit Rénodens 3CE Tirage Naturel. © Poujoulat

 

 

 

Réno VMC-GAZ et Rénoshunt

Réno VMC-GAZ permet de remplacer les anciennes chaudières gaz raccordées à des conduit VMC-Gaz, qui assuraient mécaniquement à la fois l’évacuation des fumées et la ventilation simple flux par extraction, par des chaudières à condensation. Il se compose d’un terminal installé sur la toiture, en tête de chaque colonne raccordée aux appareils VMC-Gaz, d’un tubage individuel par logement en tube d’acier inoxydable de diamètre 40 mm, d’un pied de conduit permettant le raccordement de l’évacuation des produits de combustion de l’appareil THPE et d’une bouche de VMC qui rétablit la ventilation du logement.

 

Réno VMC-GAZ assure la continuité de la ventilation mécanique par extraction et permet le remplacement des anciennes chaudières par de nouveaux générateurs gaz à condensation. © PP

 

 

La solution Rénoshunt règle encore une autre difficulté et permet la rénovation des conduits Shunt ou Alsace. C’est un conduit collectif concentrique réalisé grâce à la mise en œuvre d’un tubage dans le conduit de fumée existant. Ce tubage permet de canaliser les fumées vers l’extérieur, en préservant le conduit existant des condensats auxquels il ne résisterait pas.

Mais les chaudières gaz individuelles sont également menacées dans l’existant et Poujoulat s’intéresse au raccordement de pompes à chaleur en collectif. La première solution que le groupe propose est le conduit 3CE THERMO-D : un conduit concentrique pour le raccordement en collectif de chauffe-bains thermodynamiques installés dans les logements : un tube intérieur en polypropylène un conduit extérieur en acier galvanisé. Ce qui assure un classement au feu B-s2,d0 (M1 dans l’ancienne nomenclature). Grâce à son nouveau té de raccordement à double piquage, ce conduit permet le raccordement de deux chauffe-bains thermodynamiques par niveau.

 

L’usine Poujoulat de Niort a fait l’objet d’importants investissements pour la mise en place de lignes robotisées pour augmenter la production. © PP

 

 

 

 

Christine Magneron est responsable du pôle soudure de l’usine de Niort depuis 5 ans. Ce secteur compte d’ailleurs 33 % de femmes, contre seulement 25 % dans la totalité de l’usine. Les candidatures féminines ont fortement augmenté durant et juste après le Covid. © PP

 

 

 

 

Le conduit Therminox, isolé, référence en maison individuelle, multicombustible et multigénérateur, reste l’un des produits phares de Cheminées Poujoulat. © PP

 

 

 

 

Les sorties de toit de Cheminées Poujoulat sont apparues en 1976 et peuvent aujourd’hui revêtir toutes sortes d’apparences pour une personnalisation maximale. En revanche, la toute nouvelle sortie de toit ST PACK Réno, ci-dessous, n’est disponible qu’en crépi blanc, avec un chapeau tablette noir simple et une embase universelle. Sa bavette rallongée facilite l’installation dans les maisons existantes. © PP/Poujoulat

 

 

 

 

Voici les nouveaux habillages grand format pour pompes à chaleur, proposés sous la marque OUTSTEEL par le Groupe Poujoulat. Ils sont spécialement destinés à l’habillage esthétique des unités extérierues de pompes à chaleur air/eau. © Poujoulat

 

 

 

 

Poujoulat est fortement partisan du développement du bois énergie, avec des combustibles de qualité, dont l’humidité est réduite. Le groupe a acheté BBNA en Loire-Atlantique et Breizh Bois dans le Morbihan pour renforcer ses marques Woodstock et Crépito dans l’Ouest de la France. © Poujoulat

 

 

 

Poujoulat croit au développement du bois énergie

Le groupe Poujoulat possède plusieurs solutions en bois énergie. Sa marque Woodstock propose :

– des bûches,

– du bois densifié,

– des granulés

– et du bois d’allumage à la distribution.

 

Ladite marque et se trouve dans déjà plus de 5 000 points de vente en France.

Sa marque Crépito alimente avec les mêmes produits, dans un conditionnement plus important, un réseau national spécialisé qui compte déjà plus de 300 distributeurs spécialisés, commercialise plus de 500 000 t de bois énergie par an et bénéficie de 150 000 m2 de stockage.

Selon le groupe Poujoulat, le nombre d’appareils domestiques de chauffage au bois en France devrait augmenter de 32 % entre 2023 et 2035, tout en réduisant de 15 % la consommation de biomasse et de 60 % l’émission de particules PM 2.5. Le bois demeure en effet une énergie très compétitive et les nouveaux appareils de chauffage au bois affichent de nettement meilleurs rendements et des émissions très fortement réduites. Ces émissions sont de 10 à 15 fois inférieures pour les appareils actuels à celles que généraient les appareils commercialisés au début des années 2000. Il est donc absurde et contre-productif de réduire les aides publiques au renouvellement des appareils de chauffage au bois existants. Poujoulat observe qu’entre 2012 et 2023, les émissions ont déjà baissé de 40 %.

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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